CHAMBRE CLOSE D'APRES BETTINA RHEIMS

Numéro d'inventaire : 1993.16.01
Auteur : GIGAN Jean Luc
Date de création : 1993
Domaine : Peinture
Matière technique : Huile sur toile
Mesures :
Hauteur en cm : 145
Largeur en cm : 100

Description analytique : L’œuvre de Gigan, un témoignage contemporain de l’espace-île et plus largement de l’espace-monde Pour dire le monde, inutile de le copier. ; pour raconter l’île inutile de la reproduire indéfiniment. « L’art ne produit pas le visible, il rend visible » rappelle Paul Kleen. Et l’artiste, selon Malraux, dit, raconte ce monde, celui dans lequel il est plongé, et rien d’autre. Dans les peintures de Gigan, le monde est là, omniprésent – l’île aussi - mais de façon détournée, peut-être là où on l’attend le moins, dans l’expression de ce qu’il a - ce qu’elle a - de moins heureux. L’île est présente, depuis le franchissement d’une certaine Ligne et à travers elle, le monde, dans ses manifestations de violence, ses peurs : les femmes sacrifiées, les enfants violentés, les nones perverses son visage mi ange - mi démon ; l’inceste, la dépravation, l’esclavage… Elle est là dans l’érotisme prêtée aux femmes noires. On la retrouve sur les peaux laiteuses et rosées des femmes sublimés du XIXe siècle, mais qui, sur la toile, s’arrogancent de chevelures frisées et de lèvres pulpeuses. L’espace-île de Gigan bouillonne dans la profusion et le choc des couleurs et avec lui, à travers cette espace insulaire, s’expose le monde. Le tableau, « Sans titre », primé en 1998 est peut-être la meilleure illustration de l’engagement de Gigan, artiste-peintre contemporain. Sur la toile surgit, sous les traits de la Pythie de Michel Ange, un distingué visage formé d’une dyade. D’un côté se profile la moitié d’un portrait paré d’une peau d’un noir somptueux, à la bouche pulpeuse, sexuée - allusion à une Rwandaises du génocide ; de l’autre sa complémentarité : le portrait d’une jeune femme à la peau mutante, allant d’un nacré-brun vers un a nacré-rose, visage rehaussé d’un hijab… Et au milieu, telle une ligne imaginaire, passe une diagonale qui cette fois ne sectionne pas, mais unit en douceur. Le tout s’enlumine de paillettes d’or. Ce portrait, porte-t-il les germes de la confrontation de deux mondes pour la formation d’un nouveau monde… plus métissé, plus tolérant ? Ou bien participe-t-il simplement - ou plutôt aussi ? – au clin d’œil d’un père aimant à la jeune fille aimée ? L’art de Jean-Luc Gigan c’est ce pont entre son histoire individuel histoire de l’humanité. C’est l’enracinement d’un artisan son époque et dans son espace. C’est surtout sa liberté de création. Sophie HOARAU Ecrivain Extrait du catalogue « Ordre Désordre », 2018
Mots clés :
figure - figures - représentation humaine - genre iconographique - FEMME - PERSONNAGE - AGE ET SEXE - ETRE HUMAIN - ANATOMIE - SCIENCES PURES - NUDITE - CORPS DEVETU - LE CORPS HUMAIN - ETRE HUMAIN - ANATOMIE - SCIENCES PURES - SEXE FEMININ - SEXE - PARTIE DU CORPS - LE CORPS HUMAIN - ETRE HUMAIN - ANATOMIE - SCIENCES PURES - SEIN - PARTIE DU CORPS - LE CORPS HUMAIN - ETRE HUMAIN - ANATOMIE - SCIENCES PURES - MAIN - BRAS - MEMBRE - PARTIE DU CORPS - LE CORPS HUMAIN - ETRE HUMAIN - ANATOMIE - SCIENCES PURES -