MON AMI THIERRY, LE MOUFIA
Numéro d'inventaire : 1996.26.30
Auteur : MEN Pierrot
Date de création : 1996
Domaine : Photographie
Matière technique : Photographie noir et blanc sur papier baryté
Mesures :
Hauteur en cm : 30,5
Largeur en cm : 20
Description analytique : II y a sans doute bien des choses qui rapprochent Pierrot Men et Philippe Gaubert, qui ont fait que, justement, on a décidé d'exposer simultanément les photographies que tous deux ont faites à La Réunion et à Madagascar. Et d'abord un commun intérêt pour l'homme, pour les individus observés dans leurs activités quotidiennes, leurs attitudes ordinaires, leurs gestes habituels, sur leurs lieux de travail et de loisir, l'atelier, la cantine, le champ, la maison, voire la prison, la rue, car c'est du petit peuple qu'il s'agit, paysans, ouvriers, badauds en tous genres, hommes principalement et enfants aussi, les femmes, à l'exception de quelque passante ou travailleuse aux champs, étant, on le suppose, occupées ailleurs, retenues par les tâches ménagères dans l'espace privé des cases. L'attention prêtée par chacun des photographes aux faits et gestes des personnages entraîne également une manière analogue de traiter l'espace, en lieu scénique, ouvert sur l'avant, peu encombré d'objets, où les personnages, proches, sont situés généralement au centre. L'un et l'autre sont aussi ménagers des effets pittoresques : les éléments du paysage, arbres, nuages, bâtiments sont toujours subordonnés aux personnages ; la dramaturgie de l'ombre et de la lumière, plus expressivement exploitée par Philippe Gaubert, peut-être, qui ne dédaigne pas les effets de contre-jour, plus poétiquement mise en scène par Pierrot Men, sans doute, qui en fait un moyen d'assujettir intimement ses personnages au lieu où ils s'isolent, reste au service des acteurs de la comédie humaine ; les images sont presque toujours prises à hauteur d'œil, sous cet angle de vue qui est celui de tout un chacun et qui, en conséquence, fait qu'on oublie le photographe, ses intentions particulières et ses partis-pris esthétiques au profit d'une naturalité - calculée certes et dont l'humilité apparente est une habileté - qui fait que les actes et les gestes de chacun semblent aller de soi et que les gens paraissent se comporter avec spontanéité. C'est donc là une photographie de témoignage de bonne foi et de juste approche, amicale et généreuse, puisque donnant à connaître à autrui - à nous spectateurs aujourd'hui - dans leur vérité familière et sympathique ceux qu'elle photographie avec respect et compréhension, humaniste dans le bon sens de ce terme, un peu galvaudé depuis que certains photographes ont découvert que la douleur des hommes était esthétisable à merci. Chez Pierrot Men et Philippe Gaubert on ne trouvera ni volonté affichée de style ni complaisance misérabiliste. Ils sont avec simplicité - et cette simplicité est à la fois un style et une morale de gens d'images - proches de ceux qu'ils photographient et parviennent en conséquence à nous les rendre proches. En tous sens ce sont donc des gens de bonne compagnie. Cependant, qu'on ne s'y méprenne pas, à constater comme ces images sont faciles à comprendre - faciles, au sens que donne à ce mot Paul Eluard quand il en fait le titre d'un recueil où il veut donner à connaître la beauté de sa femme et la ferveur de son amour pour elle par des poèmes dont la limpidité d'expression est une conquête sur la complexité foisonnante de la langue et par des photographies, que Man Ray compose avec une analogue exigence -, chaque photographe sait cultiver aussi son originalité, exercer son regard avec une perspicacité qui lui est propre, nous faire percevoir une dimension humaine singulière... Extrait du catalogue " à l'intérieur d'à côté " (Pierrot Men, Philippe Gaubert), 1996 Jean Arrouye Association Internationale des Critiques d'Art
Exposition :
Référence : A l'intérieur d'à côté Artothèque de La Réunion 25/09/1996 10/11/1996
Date de début : 1996-09-25T05:39:12.000000Z
Date de fin : 1996-11-10T05:39:12.000000Z
Description : II y a sans doute bien des choses qui rapprochent Pierrot Men et Philippe Gaubert, qui ont fait que, justement, on a décidé d'exposer simultanément les photographies que tous deux ont faites à La Réunion et à Madagascar. Et d'abord un commun intérêt pour l'homme, pour les individus observés dans leurs activités quotidiennes, leurs attitudes ordinaires, leurs gestes habituels, sur leurs lieux de travail et de loisir, l'atelier, la cantine, le champ, la maison, voire la prison, la rue, car c'est du petit peuple qu'il s'agit, paysans, ouvriers, badauds en tous genres, hommes principalement et enfants aussi, les femmes, à l'exception de quelque passante ou travailleuse aux champs, étant, on le suppose, occupées ailleurs, retenues par les tâches ménagères dans l'espace privé des cases. L'attention prêtée par chacun des photographes aux faits et gestes des personnages entraîne également une manière analogue de traiter l'espace, en lieu scénique, ouvert sur l'avant, peu encombré d'objets, où les personnages, proches, sont situés généralement au centre. L'un et l'autre sont aussi ménagers des effets pittoresques : les éléments du paysage, arbres, nuages, bâtiments sont toujours subordonnés aux personnages ; la dramaturgie de l'ombre et de la lumière, plus expressivement exploitée par Philippe Gaubert, peut-être, qui ne dédaigne pas les effets de contre-jour, plus poétiquement mise en scène par Pierrot Men, sans doute, qui en fait un moyen d'assujettir intimement ses personnages au lieu où ils s'isolent, reste au service des acteurs de la comédie humaine ; les images sont presque toujours prises à hauteur d'œil, sous cet angle de vue qui est celui de tout un chacun et qui, en conséquence, fait qu'on oublie le photographe, ses intentions particulières et ses partis-pris esthétiques au profit d'une naturalité - calculée certes et dont l'humilité apparente est une habileté - qui fait que les actes et les gestes de chacun semblent aller de soi et que les gens paraissent se comporter avec spontanéité. C'est donc là une photographie de témoignage de bonne foi et de juste approche, amicale et généreuse, puisque donnant à connaître à autrui - à nous spectateurs aujourd'hui - dans leur vérité familière et sympathique ceux qu'elle photographie avec respect et compréhension, humaniste dans le bon sens de ce terme, un peu galvaudé depuis que certains photographes ont découvert que la douleur des hommes était esthétisable à merci. Chez Pierrot Men et Philippe Gaubert on ne trouvera ni volonté affichée de style ni complaisance misérabiliste. Ils sont avec simplicité - et cette simplicité est à la fois un style et une morale de gens d'images - proches de ceux qu'ils photographient et parviennent en conséquence à nous les rendre proches. En tous sens ce sont donc des gens de bonne compagnie... Extrait du catalogue " à l'intérieur d'à côté " (Pierrot Men, Philippe Gaubert), 1996 Jean Arrouye Association Internationale des Critiques d'Art
Mots clés :
scène de genre - scènes - représentation humaine - genre iconographique - HOMME - PERSONNAGE - AGE ET SEXE - ETRE HUMAIN - ANATOMIE - SCIENCES PURES - MIROIR - MOBILIER - VIE MATERIELLE - SCIENCES SOCIALES -
Auteur : MEN Pierrot
Date de création : 1996
Domaine : Photographie
Matière technique : Photographie noir et blanc sur papier baryté
Mesures :
Hauteur en cm : 30,5
Largeur en cm : 20
Description analytique : II y a sans doute bien des choses qui rapprochent Pierrot Men et Philippe Gaubert, qui ont fait que, justement, on a décidé d'exposer simultanément les photographies que tous deux ont faites à La Réunion et à Madagascar. Et d'abord un commun intérêt pour l'homme, pour les individus observés dans leurs activités quotidiennes, leurs attitudes ordinaires, leurs gestes habituels, sur leurs lieux de travail et de loisir, l'atelier, la cantine, le champ, la maison, voire la prison, la rue, car c'est du petit peuple qu'il s'agit, paysans, ouvriers, badauds en tous genres, hommes principalement et enfants aussi, les femmes, à l'exception de quelque passante ou travailleuse aux champs, étant, on le suppose, occupées ailleurs, retenues par les tâches ménagères dans l'espace privé des cases. L'attention prêtée par chacun des photographes aux faits et gestes des personnages entraîne également une manière analogue de traiter l'espace, en lieu scénique, ouvert sur l'avant, peu encombré d'objets, où les personnages, proches, sont situés généralement au centre. L'un et l'autre sont aussi ménagers des effets pittoresques : les éléments du paysage, arbres, nuages, bâtiments sont toujours subordonnés aux personnages ; la dramaturgie de l'ombre et de la lumière, plus expressivement exploitée par Philippe Gaubert, peut-être, qui ne dédaigne pas les effets de contre-jour, plus poétiquement mise en scène par Pierrot Men, sans doute, qui en fait un moyen d'assujettir intimement ses personnages au lieu où ils s'isolent, reste au service des acteurs de la comédie humaine ; les images sont presque toujours prises à hauteur d'œil, sous cet angle de vue qui est celui de tout un chacun et qui, en conséquence, fait qu'on oublie le photographe, ses intentions particulières et ses partis-pris esthétiques au profit d'une naturalité - calculée certes et dont l'humilité apparente est une habileté - qui fait que les actes et les gestes de chacun semblent aller de soi et que les gens paraissent se comporter avec spontanéité. C'est donc là une photographie de témoignage de bonne foi et de juste approche, amicale et généreuse, puisque donnant à connaître à autrui - à nous spectateurs aujourd'hui - dans leur vérité familière et sympathique ceux qu'elle photographie avec respect et compréhension, humaniste dans le bon sens de ce terme, un peu galvaudé depuis que certains photographes ont découvert que la douleur des hommes était esthétisable à merci. Chez Pierrot Men et Philippe Gaubert on ne trouvera ni volonté affichée de style ni complaisance misérabiliste. Ils sont avec simplicité - et cette simplicité est à la fois un style et une morale de gens d'images - proches de ceux qu'ils photographient et parviennent en conséquence à nous les rendre proches. En tous sens ce sont donc des gens de bonne compagnie. Cependant, qu'on ne s'y méprenne pas, à constater comme ces images sont faciles à comprendre - faciles, au sens que donne à ce mot Paul Eluard quand il en fait le titre d'un recueil où il veut donner à connaître la beauté de sa femme et la ferveur de son amour pour elle par des poèmes dont la limpidité d'expression est une conquête sur la complexité foisonnante de la langue et par des photographies, que Man Ray compose avec une analogue exigence -, chaque photographe sait cultiver aussi son originalité, exercer son regard avec une perspicacité qui lui est propre, nous faire percevoir une dimension humaine singulière... Extrait du catalogue " à l'intérieur d'à côté " (Pierrot Men, Philippe Gaubert), 1996 Jean Arrouye Association Internationale des Critiques d'Art
Exposition :
Référence : A l'intérieur d'à côté Artothèque de La Réunion 25/09/1996 10/11/1996
Date de début : 1996-09-25T05:39:12.000000Z
Date de fin : 1996-11-10T05:39:12.000000Z
Description : II y a sans doute bien des choses qui rapprochent Pierrot Men et Philippe Gaubert, qui ont fait que, justement, on a décidé d'exposer simultanément les photographies que tous deux ont faites à La Réunion et à Madagascar. Et d'abord un commun intérêt pour l'homme, pour les individus observés dans leurs activités quotidiennes, leurs attitudes ordinaires, leurs gestes habituels, sur leurs lieux de travail et de loisir, l'atelier, la cantine, le champ, la maison, voire la prison, la rue, car c'est du petit peuple qu'il s'agit, paysans, ouvriers, badauds en tous genres, hommes principalement et enfants aussi, les femmes, à l'exception de quelque passante ou travailleuse aux champs, étant, on le suppose, occupées ailleurs, retenues par les tâches ménagères dans l'espace privé des cases. L'attention prêtée par chacun des photographes aux faits et gestes des personnages entraîne également une manière analogue de traiter l'espace, en lieu scénique, ouvert sur l'avant, peu encombré d'objets, où les personnages, proches, sont situés généralement au centre. L'un et l'autre sont aussi ménagers des effets pittoresques : les éléments du paysage, arbres, nuages, bâtiments sont toujours subordonnés aux personnages ; la dramaturgie de l'ombre et de la lumière, plus expressivement exploitée par Philippe Gaubert, peut-être, qui ne dédaigne pas les effets de contre-jour, plus poétiquement mise en scène par Pierrot Men, sans doute, qui en fait un moyen d'assujettir intimement ses personnages au lieu où ils s'isolent, reste au service des acteurs de la comédie humaine ; les images sont presque toujours prises à hauteur d'œil, sous cet angle de vue qui est celui de tout un chacun et qui, en conséquence, fait qu'on oublie le photographe, ses intentions particulières et ses partis-pris esthétiques au profit d'une naturalité - calculée certes et dont l'humilité apparente est une habileté - qui fait que les actes et les gestes de chacun semblent aller de soi et que les gens paraissent se comporter avec spontanéité. C'est donc là une photographie de témoignage de bonne foi et de juste approche, amicale et généreuse, puisque donnant à connaître à autrui - à nous spectateurs aujourd'hui - dans leur vérité familière et sympathique ceux qu'elle photographie avec respect et compréhension, humaniste dans le bon sens de ce terme, un peu galvaudé depuis que certains photographes ont découvert que la douleur des hommes était esthétisable à merci. Chez Pierrot Men et Philippe Gaubert on ne trouvera ni volonté affichée de style ni complaisance misérabiliste. Ils sont avec simplicité - et cette simplicité est à la fois un style et une morale de gens d'images - proches de ceux qu'ils photographient et parviennent en conséquence à nous les rendre proches. En tous sens ce sont donc des gens de bonne compagnie... Extrait du catalogue " à l'intérieur d'à côté " (Pierrot Men, Philippe Gaubert), 1996 Jean Arrouye Association Internationale des Critiques d'Art
Mots clés :
scène de genre - scènes - représentation humaine - genre iconographique - HOMME - PERSONNAGE - AGE ET SEXE - ETRE HUMAIN - ANATOMIE - SCIENCES PURES - MIROIR - MOBILIER - VIE MATERIELLE - SCIENCES SOCIALES -