UN COUP DE VENT, SOATANANA, FIANARANTSOA
Numéro d'inventaire : 1996.26.10
Auteur : MEN Pierrot
Date de création : 1994
Domaine : Photographie
Matière technique : Photographie noir et blanc sur papier baryté
Mesures :
Hauteur en cm : 20
Largeur en cm : 30,5
Description analytique : Cette série de 15 photos prises à Madagascar, a été acquise à la suite de l’exposition A l'intérieur d'à côté, présentée en 1996 par Wilhiam Zitte, alors directeur de l’Artothèque. Pierrot Men et Philippe Gaubert réunis pour cette exposition sont invités à livrer leur regard respectif sur les deux îles sœurs, dans un ensemble de 60 clichés accompagnés d’un catalogue et d’un texte de Jean Arrouye. Suite à l’exposition, une sélection de 12 photos sera retenue pour l’édition d’un portfolio numéroté sur 10. L’ensemble des tirages de l’exposition fait aujourd’hui parti du fonds de l’Artothèque. Terre natale et terrain de prédilection du photographe, les images prises à Madagascar témoignent plus que d’autres de l’assimilation par Pierrot Men des problématiques de la photographie de reportage, dans le sillage de ses plus grands maîtres. Par le choix du cadrage où le rythme naturel des lignes et des plans s’imposent, et la distinction de « l’instant décisif » , Pierrot Men parvient en effet, à faire émerger l’essence d’une scène prise sur le vif dans une adéquation entre fond et forme. Il en va ainsi par exemple des photos Retournement d’un mort - famadihana ou Corvée matinale – Fianarantsoa. Dans la première Pierrot Men ne retient de cette cérémonie symbolique que le tout jeune visage d’une enfant accrochée à la main de sa mère. La lumière oblique lisse son visage tout en rondeur tandis qu’elle souligne les veines et l’ossature saillante sous la peau fatiguée de l’adulte. La symbolique de cette cérémonie se concentre ainsi dans ce jeu de contraste. Dans la seconde, l’objectif privilégie la composition née de la rencontre impromptue d’un travailleur ployé sous la charge d’une carcasse animale saisie au moment précis où elle épouse la forme irrégulière des pierres meulières. Ces jeux de composition font la force de l’ensemble de cette série et du travail de Pierrot Men en général. Yves Michel Bernard, mai 2012
Exposition :
Référence : A l'intérieur d'à côté Artothèque de La Réunion 25/09/1996 10/11/1996
Date de début : 1996-09-25T05:39:11.000000Z
Date de fin : 1996-11-10T05:39:11.000000Z
Description : II y a sans doute bien des choses qui rapprochent Pierrot Men et Philippe Gaubert, qui ont fait que, justement, on a décidé d'exposer simultanément les photographies que tous deux ont faites à La Réunion et à Madagascar. Et d'abord un commun intérêt pour l'homme, pour les individus observés dans leurs activités quotidiennes, leurs attitudes ordinaires, leurs gestes habituels, sur leurs lieux de travail et de loisir, l'atelier, la cantine, le champ, la maison, voire la prison, la rue, car c'est du petit peuple qu'il s'agit, paysans, ouvriers, badauds en tous genres, hommes principalement et enfants aussi, les femmes, à l'exception de quelque passante ou travailleuse aux champs, étant, on le suppose, occupées ailleurs, retenues par les tâches ménagères dans l'espace privé des cases. L'attention prêtée par chacun des photographes aux faits et gestes des personnages entraîne également une manière analogue de traiter l'espace, en lieu scénique, ouvert sur l'avant, peu encombré d'objets, où les personnages, proches, sont situés généralement au centre. L'un et l'autre sont aussi ménagers des effets pittoresques : les éléments du paysage, arbres, nuages, bâtiments sont toujours subordonnés aux personnages ; la dramaturgie de l'ombre et de la lumière, plus expressivement exploitée par Philippe Gaubert, peut-être, qui ne dédaigne pas les effets de contre-jour, plus poétiquement mise en scène par Pierrot Men, sans doute, qui en fait un moyen d'assujettir intimement ses personnages au lieu où ils s'isolent, reste au service des acteurs de la comédie humaine ; les images sont presque toujours prises à hauteur d'œil, sous cet angle de vue qui est celui de tout un chacun et qui, en conséquence, fait qu'on oublie le photographe, ses intentions particulières et ses partis-pris esthétiques au profit d'une naturalité - calculée certes et dont l'humilité apparente est une habileté - qui fait que les actes et les gestes de chacun semblent aller de soi et que les gens paraissent se comporter avec spontanéité. C'est donc là une photographie de témoignage de bonne foi et de juste approche, amicale et généreuse, puisque donnant à connaître à autrui - à nous spectateurs aujourd'hui - dans leur vérité familière et sympathique ceux qu'elle photographie avec respect et compréhension, humaniste dans le bon sens de ce terme, un peu galvaudé depuis que certains photographes ont découvert que la douleur des hommes était esthétisable à merci. Chez Pierrot Men et Philippe Gaubert on ne trouvera ni volonté affichée de style ni complaisance misérabiliste. Ils sont avec simplicité - et cette simplicité est à la fois un style et une morale de gens d'images - proches de ceux qu'ils photographient et parviennent en conséquence à nous les rendre proches. En tous sens ce sont donc des gens de bonne compagnie... Extrait du catalogue " à l'intérieur d'à côté " (Pierrot Men, Philippe Gaubert), 1996 Jean Arrouye Association Internationale des Critiques d'Art
Mots clés :
scène de genre - scènes - représentation humaine - genre iconographique - HOMME - PERSONNAGE - AGE ET SEXE - ETRE HUMAIN - ANATOMIE - SCIENCES PURES - MAISON - DEMEURE - ARCHITECTURE D'HABITATION - ARCHITECTURE - ART ET DIVERTISSEMENT - MUR - ARCHITECTURE GENERALE - ARCHITECTURE - ART ET DIVERTISSEMENT - MONTAGNE - GEOGRAPHIE MORPHOLOGIQUE - NATURE - SCIENCES PURES -
Auteur : MEN Pierrot
Date de création : 1994
Domaine : Photographie
Matière technique : Photographie noir et blanc sur papier baryté
Mesures :
Hauteur en cm : 20
Largeur en cm : 30,5
Description analytique : Cette série de 15 photos prises à Madagascar, a été acquise à la suite de l’exposition A l'intérieur d'à côté, présentée en 1996 par Wilhiam Zitte, alors directeur de l’Artothèque. Pierrot Men et Philippe Gaubert réunis pour cette exposition sont invités à livrer leur regard respectif sur les deux îles sœurs, dans un ensemble de 60 clichés accompagnés d’un catalogue et d’un texte de Jean Arrouye. Suite à l’exposition, une sélection de 12 photos sera retenue pour l’édition d’un portfolio numéroté sur 10. L’ensemble des tirages de l’exposition fait aujourd’hui parti du fonds de l’Artothèque. Terre natale et terrain de prédilection du photographe, les images prises à Madagascar témoignent plus que d’autres de l’assimilation par Pierrot Men des problématiques de la photographie de reportage, dans le sillage de ses plus grands maîtres. Par le choix du cadrage où le rythme naturel des lignes et des plans s’imposent, et la distinction de « l’instant décisif » , Pierrot Men parvient en effet, à faire émerger l’essence d’une scène prise sur le vif dans une adéquation entre fond et forme. Il en va ainsi par exemple des photos Retournement d’un mort - famadihana ou Corvée matinale – Fianarantsoa. Dans la première Pierrot Men ne retient de cette cérémonie symbolique que le tout jeune visage d’une enfant accrochée à la main de sa mère. La lumière oblique lisse son visage tout en rondeur tandis qu’elle souligne les veines et l’ossature saillante sous la peau fatiguée de l’adulte. La symbolique de cette cérémonie se concentre ainsi dans ce jeu de contraste. Dans la seconde, l’objectif privilégie la composition née de la rencontre impromptue d’un travailleur ployé sous la charge d’une carcasse animale saisie au moment précis où elle épouse la forme irrégulière des pierres meulières. Ces jeux de composition font la force de l’ensemble de cette série et du travail de Pierrot Men en général. Yves Michel Bernard, mai 2012
Exposition :
Référence : A l'intérieur d'à côté Artothèque de La Réunion 25/09/1996 10/11/1996
Date de début : 1996-09-25T05:39:11.000000Z
Date de fin : 1996-11-10T05:39:11.000000Z
Description : II y a sans doute bien des choses qui rapprochent Pierrot Men et Philippe Gaubert, qui ont fait que, justement, on a décidé d'exposer simultanément les photographies que tous deux ont faites à La Réunion et à Madagascar. Et d'abord un commun intérêt pour l'homme, pour les individus observés dans leurs activités quotidiennes, leurs attitudes ordinaires, leurs gestes habituels, sur leurs lieux de travail et de loisir, l'atelier, la cantine, le champ, la maison, voire la prison, la rue, car c'est du petit peuple qu'il s'agit, paysans, ouvriers, badauds en tous genres, hommes principalement et enfants aussi, les femmes, à l'exception de quelque passante ou travailleuse aux champs, étant, on le suppose, occupées ailleurs, retenues par les tâches ménagères dans l'espace privé des cases. L'attention prêtée par chacun des photographes aux faits et gestes des personnages entraîne également une manière analogue de traiter l'espace, en lieu scénique, ouvert sur l'avant, peu encombré d'objets, où les personnages, proches, sont situés généralement au centre. L'un et l'autre sont aussi ménagers des effets pittoresques : les éléments du paysage, arbres, nuages, bâtiments sont toujours subordonnés aux personnages ; la dramaturgie de l'ombre et de la lumière, plus expressivement exploitée par Philippe Gaubert, peut-être, qui ne dédaigne pas les effets de contre-jour, plus poétiquement mise en scène par Pierrot Men, sans doute, qui en fait un moyen d'assujettir intimement ses personnages au lieu où ils s'isolent, reste au service des acteurs de la comédie humaine ; les images sont presque toujours prises à hauteur d'œil, sous cet angle de vue qui est celui de tout un chacun et qui, en conséquence, fait qu'on oublie le photographe, ses intentions particulières et ses partis-pris esthétiques au profit d'une naturalité - calculée certes et dont l'humilité apparente est une habileté - qui fait que les actes et les gestes de chacun semblent aller de soi et que les gens paraissent se comporter avec spontanéité. C'est donc là une photographie de témoignage de bonne foi et de juste approche, amicale et généreuse, puisque donnant à connaître à autrui - à nous spectateurs aujourd'hui - dans leur vérité familière et sympathique ceux qu'elle photographie avec respect et compréhension, humaniste dans le bon sens de ce terme, un peu galvaudé depuis que certains photographes ont découvert que la douleur des hommes était esthétisable à merci. Chez Pierrot Men et Philippe Gaubert on ne trouvera ni volonté affichée de style ni complaisance misérabiliste. Ils sont avec simplicité - et cette simplicité est à la fois un style et une morale de gens d'images - proches de ceux qu'ils photographient et parviennent en conséquence à nous les rendre proches. En tous sens ce sont donc des gens de bonne compagnie... Extrait du catalogue " à l'intérieur d'à côté " (Pierrot Men, Philippe Gaubert), 1996 Jean Arrouye Association Internationale des Critiques d'Art
Mots clés :
scène de genre - scènes - représentation humaine - genre iconographique - HOMME - PERSONNAGE - AGE ET SEXE - ETRE HUMAIN - ANATOMIE - SCIENCES PURES - MAISON - DEMEURE - ARCHITECTURE D'HABITATION - ARCHITECTURE - ART ET DIVERTISSEMENT - MUR - ARCHITECTURE GENERALE - ARCHITECTURE - ART ET DIVERTISSEMENT - MONTAGNE - GEOGRAPHIE MORPHOLOGIQUE - NATURE - SCIENCES PURES -