RIVIERE DES GALETS
Numéro d'inventaire : 1996.05.08
Auteur : GAUBERT Philippe
Date de création : 1996
Domaine : Photographie
Matière technique : Photographie noir et blanc
Mesures :
Hauteur en cm : 20
Largeur en cm : 30,5
Description analytique : Cette photographie tire le portrait d'un homme, mais chose étonnante, elle portraitise aussi ce que cet homme regarde. Son visage apparaît dans le rétroviseur de la moto sur laquelle il est assis et dont on aperçoit le compteur de vitesse. Il s'est arrêté face à un attroupement de gens qu'il observe. Les gens rassemblés regardent à leur tour quelque chose qui semble se passer et qui échappe cette fois ci à notre regard. La foule alignée lève les bras et semble applaudir. Nous sommes pris dans un jeu de miroir : du photographe au motocycliste, du motocycliste à la foule, de la foule à la rue, de la rue à un événement mystérieux auquel la foule semble prendre plaisir. Il peut s'agir d'un carnaval de rue, d'un défilé ou d'une fête avec un podium. Le rétroviseur forme une percée dans l'image, à la manière d'un trou que l'on aurait découpé et qui laisserait transparaître une autre image. C'est un portrait vivant où ce qu'il y a dans les yeux du personnage nous est rendu perceptible par un cadrage astucieux du photographe. L'alignement des personnages en long forme une perspective qui conduit notre regard vers un jeune garçon à vélo. C'est le seul personnage qui possède un moyen de locomotion, à part le motocycliste, et ils se font face : le jeune sur un vélo, l'homme sur une moto. Peut être le motocycliste a t-il possédé un vélo quand il était jeune, et que le jeune adolescent possédera une moto à un âge plus avancé ? La photographie nous ouvre ainsi plusieurs dimensions avec un peu d'astuce, celle de l'espace et celle du temps. Sybille Chazot
Exposition :
Référence : A l'intérieur d'à côté Artothèque de La Réunion 25/09/1996 10/11/1996
Date de début : 1996-09-25T05:39:06.000000Z
Date de fin : 1996-11-10T05:39:06.000000Z
Description : II y a sans doute bien des choses qui rapprochent Pierrot Men et Philippe Gaubert, qui ont fait que, justement, on a décidé d'exposer simultanément les photographies que tous deux ont faites à La Réunion et à Madagascar. Et d'abord un commun intérêt pour l'homme, pour les individus observés dans leurs activités quotidiennes, leurs attitudes ordinaires, leurs gestes habituels, sur leurs lieux de travail et de loisir, l'atelier, la cantine, le champ, la maison, voire la prison, la rue, car c'est du petit peuple qu'il s'agit, paysans, ouvriers, badauds en tous genres, hommes principalement et enfants aussi, les femmes, à l'exception de quelque passante ou travailleuse aux champs, étant, on le suppose, occupées ailleurs, retenues par les tâches ménagères dans l'espace privé des cases. L'attention prêtée par chacun des photographes aux faits et gestes des personnages entraîne également une manière analogue de traiter l'espace, en lieu scénique, ouvert sur l'avant, peu encombré d'objets, où les personnages, proches, sont situés généralement au centre. L'un et l'autre sont aussi ménagers des effets pittoresques : les éléments du paysage, arbres, nuages, bâtiments sont toujours subordonnés aux personnages ; la dramaturgie de l'ombre et de la lumière, plus expressivement exploitée par Philippe Gaubert, peut-être, qui ne dédaigne pas les effets de contre-jour, plus poétiquement mise en scène par Pierrot Men, sans doute, qui en fait un moyen d'assujettir intimement ses personnages au lieu où ils s'isolent, reste au service des acteurs de la comédie humaine ; les images sont presque toujours prises à hauteur d'œil, sous cet angle de vue qui est celui de tout un chacun et qui, en conséquence, fait qu'on oublie le photographe, ses intentions particulières et ses partis-pris esthétiques au profit d'une naturalité - calculée certes et dont l'humilité apparente est une habileté - qui fait que les actes et les gestes de chacun semblent aller de soi et que les gens paraissent se comporter avec spontanéité. C'est donc là une photographie de témoignage de bonne foi et de juste approche, amicale et généreuse, puisque donnant à connaître à autrui - à nous spectateurs aujourd'hui - dans leur vérité familière et sympathique ceux qu'elle photographie avec respect et compréhension, humaniste dans le bon sens de ce terme, un peu galvaudé depuis que certains photographes ont découvert que la douleur des hommes était esthétisable à merci. Chez Pierrot Men et Philippe Gaubert on ne trouvera ni volonté affichée de style ni complaisance misérabiliste. Ils sont avec simplicité - et cette simplicité est à la fois un style et une morale de gens d'images - proches de ceux qu'ils photographient et parviennent en conséquence à nous les rendre proches. En tous sens ce sont donc des gens de bonne compagnie... Extrait du catalogue " à l'intérieur d'à côté " (Pierrot Men, Philippe Gaubert), 1996 Jean Arrouye Association Internationale des Critiques d'Art
Mots clés :
scène de genre - scènes - représentation humaine - genre iconographique - HOMME - PERSONNAGE - AGE ET SEXE - ETRE HUMAIN - ANATOMIE - SCIENCES PURES - MOTOCYCLETTE - CYCLE - TRANSPORT PAR VEHICULE - MOYEN DE TRANSPORT ROUTIER - MODE DE TRANSPORT ROUTIER - TRANSPORT ROUTIER - TRANSPORT TERRESTRE - TRANSPORT - SCIENCES APPLIQUEES, MEDECINE, TECHNOLOGIE - ENFANCE - AGE DE LA VIE - AGE ET SEXE - ETRE HUMAIN - ANATOMIE - SCIENCES PURES - FOULE - GROUPEMENT SOCIAL - SOCIETE - SOCIOLOGIE - SCIENCES SOCIALES -
Auteur : GAUBERT Philippe
Date de création : 1996
Domaine : Photographie
Matière technique : Photographie noir et blanc
Mesures :
Hauteur en cm : 20
Largeur en cm : 30,5
Description analytique : Cette photographie tire le portrait d'un homme, mais chose étonnante, elle portraitise aussi ce que cet homme regarde. Son visage apparaît dans le rétroviseur de la moto sur laquelle il est assis et dont on aperçoit le compteur de vitesse. Il s'est arrêté face à un attroupement de gens qu'il observe. Les gens rassemblés regardent à leur tour quelque chose qui semble se passer et qui échappe cette fois ci à notre regard. La foule alignée lève les bras et semble applaudir. Nous sommes pris dans un jeu de miroir : du photographe au motocycliste, du motocycliste à la foule, de la foule à la rue, de la rue à un événement mystérieux auquel la foule semble prendre plaisir. Il peut s'agir d'un carnaval de rue, d'un défilé ou d'une fête avec un podium. Le rétroviseur forme une percée dans l'image, à la manière d'un trou que l'on aurait découpé et qui laisserait transparaître une autre image. C'est un portrait vivant où ce qu'il y a dans les yeux du personnage nous est rendu perceptible par un cadrage astucieux du photographe. L'alignement des personnages en long forme une perspective qui conduit notre regard vers un jeune garçon à vélo. C'est le seul personnage qui possède un moyen de locomotion, à part le motocycliste, et ils se font face : le jeune sur un vélo, l'homme sur une moto. Peut être le motocycliste a t-il possédé un vélo quand il était jeune, et que le jeune adolescent possédera une moto à un âge plus avancé ? La photographie nous ouvre ainsi plusieurs dimensions avec un peu d'astuce, celle de l'espace et celle du temps. Sybille Chazot
Exposition :
Référence : A l'intérieur d'à côté Artothèque de La Réunion 25/09/1996 10/11/1996
Date de début : 1996-09-25T05:39:06.000000Z
Date de fin : 1996-11-10T05:39:06.000000Z
Description : II y a sans doute bien des choses qui rapprochent Pierrot Men et Philippe Gaubert, qui ont fait que, justement, on a décidé d'exposer simultanément les photographies que tous deux ont faites à La Réunion et à Madagascar. Et d'abord un commun intérêt pour l'homme, pour les individus observés dans leurs activités quotidiennes, leurs attitudes ordinaires, leurs gestes habituels, sur leurs lieux de travail et de loisir, l'atelier, la cantine, le champ, la maison, voire la prison, la rue, car c'est du petit peuple qu'il s'agit, paysans, ouvriers, badauds en tous genres, hommes principalement et enfants aussi, les femmes, à l'exception de quelque passante ou travailleuse aux champs, étant, on le suppose, occupées ailleurs, retenues par les tâches ménagères dans l'espace privé des cases. L'attention prêtée par chacun des photographes aux faits et gestes des personnages entraîne également une manière analogue de traiter l'espace, en lieu scénique, ouvert sur l'avant, peu encombré d'objets, où les personnages, proches, sont situés généralement au centre. L'un et l'autre sont aussi ménagers des effets pittoresques : les éléments du paysage, arbres, nuages, bâtiments sont toujours subordonnés aux personnages ; la dramaturgie de l'ombre et de la lumière, plus expressivement exploitée par Philippe Gaubert, peut-être, qui ne dédaigne pas les effets de contre-jour, plus poétiquement mise en scène par Pierrot Men, sans doute, qui en fait un moyen d'assujettir intimement ses personnages au lieu où ils s'isolent, reste au service des acteurs de la comédie humaine ; les images sont presque toujours prises à hauteur d'œil, sous cet angle de vue qui est celui de tout un chacun et qui, en conséquence, fait qu'on oublie le photographe, ses intentions particulières et ses partis-pris esthétiques au profit d'une naturalité - calculée certes et dont l'humilité apparente est une habileté - qui fait que les actes et les gestes de chacun semblent aller de soi et que les gens paraissent se comporter avec spontanéité. C'est donc là une photographie de témoignage de bonne foi et de juste approche, amicale et généreuse, puisque donnant à connaître à autrui - à nous spectateurs aujourd'hui - dans leur vérité familière et sympathique ceux qu'elle photographie avec respect et compréhension, humaniste dans le bon sens de ce terme, un peu galvaudé depuis que certains photographes ont découvert que la douleur des hommes était esthétisable à merci. Chez Pierrot Men et Philippe Gaubert on ne trouvera ni volonté affichée de style ni complaisance misérabiliste. Ils sont avec simplicité - et cette simplicité est à la fois un style et une morale de gens d'images - proches de ceux qu'ils photographient et parviennent en conséquence à nous les rendre proches. En tous sens ce sont donc des gens de bonne compagnie... Extrait du catalogue " à l'intérieur d'à côté " (Pierrot Men, Philippe Gaubert), 1996 Jean Arrouye Association Internationale des Critiques d'Art
Mots clés :
scène de genre - scènes - représentation humaine - genre iconographique - HOMME - PERSONNAGE - AGE ET SEXE - ETRE HUMAIN - ANATOMIE - SCIENCES PURES - MOTOCYCLETTE - CYCLE - TRANSPORT PAR VEHICULE - MOYEN DE TRANSPORT ROUTIER - MODE DE TRANSPORT ROUTIER - TRANSPORT ROUTIER - TRANSPORT TERRESTRE - TRANSPORT - SCIENCES APPLIQUEES, MEDECINE, TECHNOLOGIE - ENFANCE - AGE DE LA VIE - AGE ET SEXE - ETRE HUMAIN - ANATOMIE - SCIENCES PURES - FOULE - GROUPEMENT SOCIAL - SOCIETE - SOCIOLOGIE - SCIENCES SOCIALES -