L'ARCHE DE NOE

Numéro d'inventaire : 1996.01.03
Auteur : BURMAN Sakti
Date de création : 1996
Domaine : Estampe
Matière technique : Lithographie
Mesures :
Hauteur en cm : 59
Largeur en cm : 74

Description analytique : Sakti Burman propose un voyage quelque part entre l’Extrême Orient et l’Occident par le thème choisi. L’Arche de Noé est un symbole judéo-chrétien mais les textes puraniques de l’Inde contient également un semblable embarquement et sauvetage par le poisson Vishnu (Matsya-avatâra). « L’Arche de Noé » de Burman possède une étrange réalité. Celle d’une Arche posée sur la terre ferme qui contient, en dehors d’une figure féminine, exclusivement des oiseaux. Cette « Arche » tient plus du temple que de l’embarcation. Six oiseaux dissemblables sont répartis dans les quatre « fenêtres » qui le composent. Une chouette ou un hibou fixe le spectateur de manière énigmatique. C’est le seul de tous les acteurs du tableau à regarder dans cette direction. Quatre des oiseaux sont posés en équilibre, deux autres virevoltent autour du visage mélancolique d’une passagère unique. Ce sont probablement des colombes mais sans rameau d’olivier dont le symbole est message de pureté et de simplicité, d’espoir, d’harmonie et de bonheur retrouvé, tel qu’on le décrit dans les textes hébraïques. En Occident comme ne Inde, l’oiseau se pose hiérarchiquement sur les branches de l’arbre du monde. L’Arche est-elle, dans ce cadre, le symbole de l’esprit universel qui est connaissance pure ? La présence des oiseaux dans cette demeure confère à l’ensemble un sentiment de profonde spiritualité. L’oiseau n’est-il pas le messager des Dieux avec un rôle d’intermédiaire entre le ciel et la terre ? N’est-il pas la figure de l’âme s’échappant du corps ? Les oiseaux ne sont-ils pas la métaphore des anges ? En Asie, le transport béatifique se fait par l’intermédiaire des oiseaux dont le symbolisme est analogue à celui des anges. L’Arche possède deux étages au lieu de trois. Il est surmonté d’un frontispice ornemental. Sa silhouette se découpe sur ce qui, au loin, pourrait être une forêt que surplombe un ciel sombre. L’échelle de l’édifice est égale à celle des personnages qui se tiennent légèrement en retrait. Un jeune homme debout, l’un des bras levés en forme de protection, joue de la flûte avec son autre main. Il incarne par-là même la personnification de la vie pastorale mais n’est-il pas aussi Krishna jouant de la flûte ? Le son de sa flûte est la musique céleste, la voix des anges. L’atmosphère de cette représentation de l’arche de Noé est définitivement « angélique ». Juste au-devant de l’homme, une jeune fille est assise sur le dos d’un grand oiseau, à tel point que ses pieds ne touchent pas le sol. On peut noter que dans la tradition bouddhique, c’est le paon qui sert parfois de monture et qui dirige de façon certaine celui ou celle qui le chevauche. L’attitude de ce personnage féminin semble être de l’ordre de la soumission. Ses bras sont repliés comme pour se protéger. Elle semble perdue dans ses pensées intimes sans vraiment se préoccuper de ce qui l’entoure. En face d’elle, à l’autre extrémité du cadre, un lièvre veille. Symbole lunaire, le lièvre est dans la tradition de l’Inde, la forme d’un Bodhisattva, c’est à dire de l’individu sur la voie de l’éveil, destiné par son existence à devenir Bouddha. La facture de l’œuvre de Sakti Burman, même si les proportions sont très différentes rappelle par sa forme et sa palette de couleur, les enluminures médiévales mais aussi la grande tradition de la miniature indienne. La scène pourrait appartenir au Quattrocento de par la posture hiératique des figures humaines et animales et par la quasi-absence de perspective dans le paysage. Les camaïeux de bruns donnent une certaine austérité à l’ensemble rehaussé cependant par des bruns rouges rendant à l’œuvre une texture « semi aquatique ». Les multiples tâchent qui composent le fond du tableau rappelle l’univers d’un rocher au moment ou la mer se retire. C’est la seule allusion semble-t-il de cette « Arche de Noé » un peu particulier, à l’eau et aux déluges des Saintes Écritures. Catherine Damour, 1996
Mots clés :
scène biblique - scène de genre - scènes - représentation humaine - genre iconographique - ARCHE DE NOE - SCENE BIBLIQUE - SUJET BIBLIQUE - RELIGION - THEOLOGIE - HOMME - PERSONNAGE - AGE ET SEXE - ETRE HUMAIN - ANATOMIE - SCIENCES PURES - FELIDE - MAMMIFERE TERRESTRE - EUTHERIEN - MAMMIFERE - VERTEBRE - TAXONOMIE - ZOOLOGIE - SCIENCES PURES - OISEAU - VERTEBRE - TAXONOMIE - ZOOLOGIE - SCIENCES PURES - HIBOU - RAPACE - OISEAU - VERTEBRE - TAXONOMIE - ZOOLOGIE - SCIENCES PURES - COLOMBE - COLOMBIN - OISEAU - VERTEBRE - TAXONOMIE - ZOOLOGIE - SCIENCES PURES - FLUTE - INSTRUMENT A BISEAU - INSTRUMENT A VENT - INSTRUMENT DE MUSIQUE - ART DE LA MUSIQUE - LES ARTS - ART ET SPECTACLE - ART ET DIVERTISSEMENT - FENETRE - BAIE - ARCHITECTURE GENERALE - ARCHITECTURE - ART ET DIVERTISSEMENT - LIEVRE - LAGOMORPHE - MAMMIFERE TERRESTRE - EUTHERIEN - MAMMIFERE - VERTEBRE - TAXONOMIE - ZOOLOGIE - SCIENCES PURES -