TRIEUSE DE BREDES

Numéro d'inventaire : 1995.01.01

Auteur : BETON André

Date de création : 1994

Domaine : Peinture

Matière technique : Huile sur toile

Mesures : Hauteur en cm : 90,5 Largeur en cm : 70

Description : « Trieuse de brèdes » et « Car courant d’air » appartiennent à ce genre communément appelé « scènes du quotidien ».La présence d’un temps lontanReprésenter un « car courant d’air », premier car de la Réunion, conduit d’emblée le spectateur « dan lo tan lontan » et définit le travail pictural d’André Béton comme travail de mémoire épiphanique. Il ramène dans notre présent un morceau du passé, ainsi réapparaît ce qui a disparu. Son travail symbolique relie le passé (lorsqu’on voyageait en car courant d’air) et le présent (par la présence même de cette peinture), le dedans et le dehors, le car ouvert (un voyageur dans le car est simultanément dehors) et le mode de représentation du car sur la toile : les couleurs du car se confondent avec celles de l’espace qu’il traverse.La sortie hors du tableauLe car s’y différencie en faisant flèche dans le tourbillon d’air qu’il semble générer autour de lui. Il va sortir du tableau : c’est ce qui est peint. La mise en abîme du dedans - tant l’intérieur du car délimité par la carcasse du car que l’intérieur du tableau, par ses bords matériels - exacerbe la future déchirure du bord gauche du tableau (en imagination).Transporté d’ivresseOn trouve aisément les ingrédients de la représentation picturale : la couleur, la forme en formation, le mouvement et le temps. Mais plus que le mouvement, c’est la vitesse (temps + mouvement) qui est représentée, mais non à la manière futuriste. Car c’est ici le transport lui-même qui, par l’ivresse que procure le courant d’air et/ou l’acte de peindre, s’avère être le lieu de la jouissance.Par cette représentation d’un « car courant d’air », André Béton nous transporte dans cette ivresse d’un « tan lontan ». Ici, le retour sur le passé n’est ni passéiste, ni enfermant. Bien au contraire, un car traverse une île, un îlot pictural, le déchire pour montrer une insularité ouverte.Dans le car donné à voir, un spectateur pourrait imaginer un voyageur, les yeux tournés vers le dehors, le corps fouetté par le vent. Il pourrait également l’imaginer montant vers une destination prévue du passé ou inconnue : où va ce car représenté en peinture ?Colette Pounia

Mots clés : scène de genre / scènes / représentation humaine / genre iconographique / FEMME / PERSONNAGE / AGE ET SEXE / ETRE HUMAIN - ANATOMIE / SCIENCES PURES /