TETE DE FEMME

Numéro d'inventaire : 1997.05.01

Auteur : GAUVIN Gilbert

Date de création : 1996

Domaine : Sculpture

Matière technique : Basalte vert

Mesures : Dimensions de l'objet en cm : 22 x 14 x 11 Poids en kg : 6

Description : Selon la tradition la sculpture, au sens noble, consiste dans le travail de la matière, notamment dans l’usage de la technique de la taille.Conformément à cette idée, Gilbert Gauvin conçoit son art comme une lutte avec la pierre, pour lui imposer sa force. Il remplace le marbre par une roche volcanique mi-dure, abondante à La Réunion, qu’il recueille dans les rivières, le basalte. Il baptise cette pierre « roche caméléon » car elle possède la faculté de changer de couleur, au gré de l’eau et au fil du temps.La matière maîtrisée est respectée, mise en valeur afin de montrer toutes ses possibilités d’expression. Le non-finito, apparu chez Michel-Ange, redécouvert par Rodin, est ici réinterprété. La figure comporte différents stades d’inachèvement. L’achevé et l’inachevé se fondent l’un dans l’autre et jouent un rôle dans l’espace. Ainsi, les contours originels de la pierre, semblable à un œuf, se devinent à l’arrière de la sculpture, qui présente l’état le plus brut. Une forme se libère progressivement de cette masse, vue de profil. De face, le visage d’une femme se dégage clairement.La pierre conserve la trace des différents outils utilisés par le sculpteur (scie, burin, lame de cutter….) et témoigne des étapes de la création. Le modelé remplace la surface lisse, entièrement polie, et produit des effets de lumière et de contrastes entre les surfaces mates et brillantes. Le grain de la pierre, laissée en évidence, révèle la sensualité de la matière.Le visage, traité dans un style épuré, évoque les figures sacrées de la femme : la Vierge, la mère et l’épouse. L’image sublimée de la femme se caractérise par un visage métissé, d’expression douce et sereine, esquissant un sourire.Cependant, considérant l’action du public et celle du temps, l’artiste perçoit son œuvre comme une sculpture vivante. En effet, par ses dimensions relativement modestes, cette figure a été façonnée pour être manipulée par le public. Le relief aplati du visage ne relève pas d’une recherche esthétique pure, mais constitue une parade contre les chocs. Le spectateur, touchant et caressant la matière à la suite du sculpteur, accomplira le travail de finition et polira la pierre. Le temps patinera le basalte et laissera apparaître des plis, en réalité des marques dues aux imperfections de la matière, dans le voile porté par la femme.Ainsi, libérée de son créateur, l’œuvre poursuit sa destinée.(auteur inconnu)

Mots clés : figure / figures / représentation humaine / genre iconographique / FEMME / PERSONNAGE / AGE ET SEXE / ETRE HUMAIN - ANATOMIE / SCIENCES PURES / TÊTE / PARTIE DU CORPS / LE CORPS HUMAIN / ETRE HUMAIN - ANATOMIE / SCIENCES PURES /