LE CORPS
Numéro d'inventaire : 2008.08.02
Auteur : RACAULT Vivien
Date de création : 2008
Domaine :
Matière technique : Composition numérique
Mesures : Hauteur en cm : 90 Largeur en cm : 67,5
Description : Le corps, photographie numérique de grand format réalisée en 2006, représente une jeune femme flottant, au premier plan, sur des eaux sombres et immobiles, soutenant son corps qui semble sans vie. Les yeux tournés vers le ciel, regard fixe appartenant déjà à un autre monde, la pâleur de sa peau et la posture de son corps inanimé renforcent l’aspect mortuaire de l’image. Pourtant rien de violent ou de tragique ne transparaît réellement ici : comme le titre le suggère, la jeune femme est avant tout corps, enveloppe charnelle vidée de son âme, un corps vierge, d’une blancheur immaculée, un corps esthétisé par la mort elle-même. Les réalités de la mort n’y sont pas montrées, c’est plutôt un corps au repos que Vivien RACAULT nous présente ici.Comme à chaque fois dans les oeuvres de Vivien RACAULT, l’attention de l’artiste est portée aux détails et à la précision des formes, aux couleurs et à l’aspect lisse et léché de la photographie. Chaque partie de l’image est d’une grande netteté, accentuant son artificialité et sa mise en scène, troublante et ambiguë, provoquant nécessairement un certain malaise chez le spectateur. Alors que le paysage environnant se reflète dans l’eau miroir, le ciel a disparu, ne laissant qu’une noirceur immobile dans l’eau. Le vert de la végétation vive et luxuriante contraste avec cette surface sombre et impénétrable qui retient le corps de la jeune femme. Sa peau pâle ainsi que sa robe de mariée s’opposent aux eaux obscures, amplifiant le trouble qui se dégage de cette scène. Chaque élément de l’image semble immobile, temps suspendu de cet instant où la vie a quitté le corps de la jeune femme, temps arrêté de ce repos éternel qui contamine toute l’image, jusqu’aux fougères et à l’eau figées à leur tour dans l’immobilité mortuaire...Les références sont ici multiples. Vivien RACAULT évoque Ophélie, la jeune vierge de Hamlet, figure romantique par excellence qui sombre dans la folie avant de mourir noyée. Cette photographie rappelle également l’art préraphaélite, mouvement anglais de la seconde moitié du XIXème siècle, et en particulier l’oeuvre de John Everett Milais, intitulée Ophélia (1852) : dans cette peinture à l’huile, on découvre le corps d’Ophélie flottant sur les eaux sombres d’un ruisseau au milieu de la végétation, dans une position très semblable à celle de Vivien RACAULT. L’attention est là aussi portée à la minutie des détails, à l’esthétique de la mise en scène et de la lumière, à la poésie de l’image ainsi qu’à son aspect plus énigmatique et symbolique. Delphine Colin, septembre 2012
Mots clés :
Auteur : RACAULT Vivien
Date de création : 2008
Domaine :
Matière technique : Composition numérique
Mesures : Hauteur en cm : 90 Largeur en cm : 67,5
Description : Le corps, photographie numérique de grand format réalisée en 2006, représente une jeune femme flottant, au premier plan, sur des eaux sombres et immobiles, soutenant son corps qui semble sans vie. Les yeux tournés vers le ciel, regard fixe appartenant déjà à un autre monde, la pâleur de sa peau et la posture de son corps inanimé renforcent l’aspect mortuaire de l’image. Pourtant rien de violent ou de tragique ne transparaît réellement ici : comme le titre le suggère, la jeune femme est avant tout corps, enveloppe charnelle vidée de son âme, un corps vierge, d’une blancheur immaculée, un corps esthétisé par la mort elle-même. Les réalités de la mort n’y sont pas montrées, c’est plutôt un corps au repos que Vivien RACAULT nous présente ici.Comme à chaque fois dans les oeuvres de Vivien RACAULT, l’attention de l’artiste est portée aux détails et à la précision des formes, aux couleurs et à l’aspect lisse et léché de la photographie. Chaque partie de l’image est d’une grande netteté, accentuant son artificialité et sa mise en scène, troublante et ambiguë, provoquant nécessairement un certain malaise chez le spectateur. Alors que le paysage environnant se reflète dans l’eau miroir, le ciel a disparu, ne laissant qu’une noirceur immobile dans l’eau. Le vert de la végétation vive et luxuriante contraste avec cette surface sombre et impénétrable qui retient le corps de la jeune femme. Sa peau pâle ainsi que sa robe de mariée s’opposent aux eaux obscures, amplifiant le trouble qui se dégage de cette scène. Chaque élément de l’image semble immobile, temps suspendu de cet instant où la vie a quitté le corps de la jeune femme, temps arrêté de ce repos éternel qui contamine toute l’image, jusqu’aux fougères et à l’eau figées à leur tour dans l’immobilité mortuaire...Les références sont ici multiples. Vivien RACAULT évoque Ophélie, la jeune vierge de Hamlet, figure romantique par excellence qui sombre dans la folie avant de mourir noyée. Cette photographie rappelle également l’art préraphaélite, mouvement anglais de la seconde moitié du XIXème siècle, et en particulier l’oeuvre de John Everett Milais, intitulée Ophélia (1852) : dans cette peinture à l’huile, on découvre le corps d’Ophélie flottant sur les eaux sombres d’un ruisseau au milieu de la végétation, dans une position très semblable à celle de Vivien RACAULT. L’attention est là aussi portée à la minutie des détails, à l’esthétique de la mise en scène et de la lumière, à la poésie de l’image ainsi qu’à son aspect plus énigmatique et symbolique. Delphine Colin, septembre 2012
Mots clés :