DANS MA COUR, ANAKAO, TULEAR
Numéro d'inventaire : 1996.26.15
Auteur : MEN Pierrot
Date de création : 1993
Domaine : Photographie
Matière technique : Photographie noir et blanc sur papier baryté
Mesures :
Hauteur en cm : 30,5
Largeur en cm : 20
Description analytique : ... Une photographie résume tous ces thèmes où la qualité d'attention aux êtres de Pierrot Men se découvre peut-être dans ce qu'elle a de plus émouvant, la pudeur, la retenue devant les passions d'autrui, - tristesse et joie aussi bien -, le respect de leur quant à soi. C'est celle d'un tout petit enfant vu de dos, assis sur le sable, devant une barrière de piquets faite de branches tortes, qui a sans doute arrêté sa marche, et qui regarde à travers cette barrière. Quoi donc ? Quel est le lieu exact où il voulait aller ? Que s'y passe-t-il ? Nous ne le saurons pas, l'angle de prise de vue réduisant à peu de choses, quelques mètres de sable, ce que nous pouvons apercevoir de l'espace désiré. L'anecdotique est ainsi réduit à presque rien. Toute notre attention est en conséquence disponible pour jouir de l'esthétique, la sensuelle douceur du sable exaltée par sa perception à travers la barrière et entre les tracés de ses ombres portées, et l'infléchissement de ces tracés et leur rigueur gagnée par rapport à la verticalité irrégulière des piquets. Et pour apprécier le symbolique : le secret gardé du spectacle vu par l'enfant, sa solitude et son enfermement métaphorique... Extrait du catalogue " à l'intérieur d'à côté " (Pierrot Men, Philippe Gaubert), 1996 Jean Arrouye Association Internationale des Critiques d'Art
Exposition :
Référence : A l'intérieur d'à côté Artothèque de La Réunion 25/09/1996 10/11/1996
Date de début : 1996-09-25T05:39:11.000000Z
Date de fin : 1996-11-10T05:39:11.000000Z
Description : II y a sans doute bien des choses qui rapprochent Pierrot Men et Philippe Gaubert, qui ont fait que, justement, on a décidé d'exposer simultanément les photographies que tous deux ont faites à La Réunion et à Madagascar. Et d'abord un commun intérêt pour l'homme, pour les individus observés dans leurs activités quotidiennes, leurs attitudes ordinaires, leurs gestes habituels, sur leurs lieux de travail et de loisir, l'atelier, la cantine, le champ, la maison, voire la prison, la rue, car c'est du petit peuple qu'il s'agit, paysans, ouvriers, badauds en tous genres, hommes principalement et enfants aussi, les femmes, à l'exception de quelque passante ou travailleuse aux champs, étant, on le suppose, occupées ailleurs, retenues par les tâches ménagères dans l'espace privé des cases. L'attention prêtée par chacun des photographes aux faits et gestes des personnages entraîne également une manière analogue de traiter l'espace, en lieu scénique, ouvert sur l'avant, peu encombré d'objets, où les personnages, proches, sont situés généralement au centre. L'un et l'autre sont aussi ménagers des effets pittoresques : les éléments du paysage, arbres, nuages, bâtiments sont toujours subordonnés aux personnages ; la dramaturgie de l'ombre et de la lumière, plus expressivement exploitée par Philippe Gaubert, peut-être, qui ne dédaigne pas les effets de contre-jour, plus poétiquement mise en scène par Pierrot Men, sans doute, qui en fait un moyen d'assujettir intimement ses personnages au lieu où ils s'isolent, reste au service des acteurs de la comédie humaine ; les images sont presque toujours prises à hauteur d'œil, sous cet angle de vue qui est celui de tout un chacun et qui, en conséquence, fait qu'on oublie le photographe, ses intentions particulières et ses partis-pris esthétiques au profit d'une naturalité - calculée certes et dont l'humilité apparente est une habileté - qui fait que les actes et les gestes de chacun semblent aller de soi et que les gens paraissent se comporter avec spontanéité. C'est donc là une photographie de témoignage de bonne foi et de juste approche, amicale et généreuse, puisque donnant à connaître à autrui - à nous spectateurs aujourd'hui - dans leur vérité familière et sympathique ceux qu'elle photographie avec respect et compréhension, humaniste dans le bon sens de ce terme, un peu galvaudé depuis que certains photographes ont découvert que la douleur des hommes était esthétisable à merci. Chez Pierrot Men et Philippe Gaubert on ne trouvera ni volonté affichée de style ni complaisance misérabiliste. Ils sont avec simplicité - et cette simplicité est à la fois un style et une morale de gens d'images - proches de ceux qu'ils photographient et parviennent en conséquence à nous les rendre proches. En tous sens ce sont donc des gens de bonne compagnie... Extrait du catalogue " à l'intérieur d'à côté " (Pierrot Men, Philippe Gaubert), 1996 Jean Arrouye Association Internationale des Critiques d'Art
Mots clés :
scène de genre - scènes - représentation humaine - genre iconographique - ENFANCE - AGE DE LA VIE - AGE ET SEXE - ETRE HUMAIN - ANATOMIE - SCIENCES PURES - SABLE - ROCHE - MINERALOGIE - NATURE - SCIENCES PURES - BARRIERE - OBJETS DIVERS - OBJETS A FONCTIONS DIVERSES - SCIENCES SOCIALES - CLOTURE - ARCHITECTURE GENERALE - ARCHITECTURE - ART ET DIVERTISSEMENT -
Auteur : MEN Pierrot
Date de création : 1993
Domaine : Photographie
Matière technique : Photographie noir et blanc sur papier baryté
Mesures :
Hauteur en cm : 30,5
Largeur en cm : 20
Description analytique : ... Une photographie résume tous ces thèmes où la qualité d'attention aux êtres de Pierrot Men se découvre peut-être dans ce qu'elle a de plus émouvant, la pudeur, la retenue devant les passions d'autrui, - tristesse et joie aussi bien -, le respect de leur quant à soi. C'est celle d'un tout petit enfant vu de dos, assis sur le sable, devant une barrière de piquets faite de branches tortes, qui a sans doute arrêté sa marche, et qui regarde à travers cette barrière. Quoi donc ? Quel est le lieu exact où il voulait aller ? Que s'y passe-t-il ? Nous ne le saurons pas, l'angle de prise de vue réduisant à peu de choses, quelques mètres de sable, ce que nous pouvons apercevoir de l'espace désiré. L'anecdotique est ainsi réduit à presque rien. Toute notre attention est en conséquence disponible pour jouir de l'esthétique, la sensuelle douceur du sable exaltée par sa perception à travers la barrière et entre les tracés de ses ombres portées, et l'infléchissement de ces tracés et leur rigueur gagnée par rapport à la verticalité irrégulière des piquets. Et pour apprécier le symbolique : le secret gardé du spectacle vu par l'enfant, sa solitude et son enfermement métaphorique... Extrait du catalogue " à l'intérieur d'à côté " (Pierrot Men, Philippe Gaubert), 1996 Jean Arrouye Association Internationale des Critiques d'Art
Exposition :
Référence : A l'intérieur d'à côté Artothèque de La Réunion 25/09/1996 10/11/1996
Date de début : 1996-09-25T05:39:11.000000Z
Date de fin : 1996-11-10T05:39:11.000000Z
Description : II y a sans doute bien des choses qui rapprochent Pierrot Men et Philippe Gaubert, qui ont fait que, justement, on a décidé d'exposer simultanément les photographies que tous deux ont faites à La Réunion et à Madagascar. Et d'abord un commun intérêt pour l'homme, pour les individus observés dans leurs activités quotidiennes, leurs attitudes ordinaires, leurs gestes habituels, sur leurs lieux de travail et de loisir, l'atelier, la cantine, le champ, la maison, voire la prison, la rue, car c'est du petit peuple qu'il s'agit, paysans, ouvriers, badauds en tous genres, hommes principalement et enfants aussi, les femmes, à l'exception de quelque passante ou travailleuse aux champs, étant, on le suppose, occupées ailleurs, retenues par les tâches ménagères dans l'espace privé des cases. L'attention prêtée par chacun des photographes aux faits et gestes des personnages entraîne également une manière analogue de traiter l'espace, en lieu scénique, ouvert sur l'avant, peu encombré d'objets, où les personnages, proches, sont situés généralement au centre. L'un et l'autre sont aussi ménagers des effets pittoresques : les éléments du paysage, arbres, nuages, bâtiments sont toujours subordonnés aux personnages ; la dramaturgie de l'ombre et de la lumière, plus expressivement exploitée par Philippe Gaubert, peut-être, qui ne dédaigne pas les effets de contre-jour, plus poétiquement mise en scène par Pierrot Men, sans doute, qui en fait un moyen d'assujettir intimement ses personnages au lieu où ils s'isolent, reste au service des acteurs de la comédie humaine ; les images sont presque toujours prises à hauteur d'œil, sous cet angle de vue qui est celui de tout un chacun et qui, en conséquence, fait qu'on oublie le photographe, ses intentions particulières et ses partis-pris esthétiques au profit d'une naturalité - calculée certes et dont l'humilité apparente est une habileté - qui fait que les actes et les gestes de chacun semblent aller de soi et que les gens paraissent se comporter avec spontanéité. C'est donc là une photographie de témoignage de bonne foi et de juste approche, amicale et généreuse, puisque donnant à connaître à autrui - à nous spectateurs aujourd'hui - dans leur vérité familière et sympathique ceux qu'elle photographie avec respect et compréhension, humaniste dans le bon sens de ce terme, un peu galvaudé depuis que certains photographes ont découvert que la douleur des hommes était esthétisable à merci. Chez Pierrot Men et Philippe Gaubert on ne trouvera ni volonté affichée de style ni complaisance misérabiliste. Ils sont avec simplicité - et cette simplicité est à la fois un style et une morale de gens d'images - proches de ceux qu'ils photographient et parviennent en conséquence à nous les rendre proches. En tous sens ce sont donc des gens de bonne compagnie... Extrait du catalogue " à l'intérieur d'à côté " (Pierrot Men, Philippe Gaubert), 1996 Jean Arrouye Association Internationale des Critiques d'Art
Mots clés :
scène de genre - scènes - représentation humaine - genre iconographique - ENFANCE - AGE DE LA VIE - AGE ET SEXE - ETRE HUMAIN - ANATOMIE - SCIENCES PURES - SABLE - ROCHE - MINERALOGIE - NATURE - SCIENCES PURES - BARRIERE - OBJETS DIVERS - OBJETS A FONCTIONS DIVERSES - SCIENCES SOCIALES - CLOTURE - ARCHITECTURE GENERALE - ARCHITECTURE - ART ET DIVERTISSEMENT -