RYTHME ANCESTRAL
Numéro d'inventaire : 1996.14.01
Auteur : GBAGUIDI Pélagie
Date de création : 1996
Domaine : Peinture
Matière technique : Huile sur toile de jute
Mesures :
Hauteur en cm : 180
Largeur en cm : 170
Description analytique : Pélagie Gbaguidi est une jeune artiste française, d’origine béninoise, qui a su compléter une formation artistique sérieuse : elle est diplômée de l’Institut Supérieure des Beaux Arts Saint-Luc de Liège (Belgique), par de nombreux voyages à l’étranger où elle s’est attachée à rencontrer les artistes locaux. Elle maîtrise les techniques de la peinture occidentale, domaine où elle s’est souvent distinguée, comme à la Quatrième Rencontre Universelle de la Peinture (Bruxelles 1995) en obtenant le deuxième Prix Manuel Scorza ou comme en mai 1995 quand elle est sélectionnée au douzième Salon de Mai (prix Hamesse 1995). Nombre des voyages de Pélagie Gbaguidi en Afrique de l’Ouest se sont voulus une réappropriation de ses racines. Ainsi, elle a pu s’initier, par exemple, à la technique des batiks (tissus imprimés africains) et on a pu remarquer que l’ensemble de ses oeuvres prenait, dès lors, un fort ancrage africain. En fait, elle opère une synthèse avec sa culture occidentale dont les techniques modernes étaient mises au service d’une tradition « primitiviste ». L’exposition « Hommage aux Ancêtres », présentée dans une galerie transformée en grotte par l’artiste et l’équipe d’Art Senik (Saint-Leu), en est une très bonne illustration: d’immenses toiles peintes nouées de liens de cuir, aux mélanges de tons ocres et bruns rappelaient, en effet, de près la peinture rituelle africaine. C’est une peinture abstraite que nous livre là l’artiste où la ligne semble bien constituer l’axe central de sa construction artistique. Elle ne revendique pas de style particulier même si elle a une légère préférence pour la technique « mixte sur papier recyclé »; et les toiles de jute qui contiennent des produits alimentaires importés dont la trame grossière sied à ses sujets autour des notions métaphysiques, telles que la cosmologie ou la genèse. Mais comme elle le dit si bien tout tourne autour de l’Homme : « L’humain est au cœur de ma démarche. Que naisse la Création où l’homme et les forces se reconnaissent ».
Exposition :
Référence : Pluriel féminin Artothèque de La Réunion 01/03/1996 31/03/1996
Date de début : 1996-03-01T05:39:09.000000Z
Date de fin : 1996-03-31T05:39:09.000000Z
Description : « Pluriel Féminin » est né de contacts qui se sont noués à l'Artothèque du Département de la Réunion, centrale d'information de l'actualité artistique locale, immédiate et future, également aiguillage vers les lieux de diffusion périphériques, prise directe avec les mouvances des créateurs, reflet de l'activité artistique sur l'île, qui évolue, progresse avec le mouvement des flux et reflux des individus comme ceux des vagues de l'océan limitrophe. Il y a les visites d'ateliers, par courtoisie, par curiosité et par affinité. Dans la programmation pour 1996 de l'Artothèque, sous le titre générique « 2 or - 97-4 », six artistes réunionnais qui vivent en France métropolitaine, exposeront leurs œuvres dans l'île. En préambule à ce parti pris, il convient de poser quelques postulats, des questionnements sur la création insulaire. Le choix singulier de ne présenter que des artistesfemmes dépasse le cadre du calendrier commémoratif, correspond au symbole allégorique de l'île-femme : « Dans notre lit tous les monstres Nous mettrons Pour toi que j'aime plus au monde Je mettrai les flores et les faunes Les anges les hommes et les nonnes dans notre lit profond comme la mort ... » Jean-Henri Azéma lie, Femme ouverte comme la baie « D'azur à perpétuité » L'île se constitue d'apports éphémères transitoires mais aussi de définitives ou provisoires ruptures géographiques, climatiques, affectives. Les artistes de l'exposition inscrivent leur vie et non seulement leurs œuvres dans l'espace Réunion. Elles créent ici à partir d'un projet volontaire, hors commande ponctuelle. Dan Chan et Pélagie Gbaguidi ont débarqué dans l'île, il y a moins d'un an. L'une est d'origine chinoise, l'autre du Bénin. Elles déballent leurs bagages. Toutes les deux sont diplômées d'écoles d'art européennes et leurs tableaux gardent la mémoire des lieux d'origine, par l'utilisation de glacis et de laque, par les tons terre et feu. Leurs premières œuvres locales contiennent le cheminement, les glissements d'une culture d'origine vers une autre d'adoption. Sophie Lavaux se cherche entre les hémisphères Nord et Sud depuis plus longtemps. Elle navigue entre sculpture et peinture, entre naïf et abstrait. Sylvie Chevallier et Dolaine Fuma Courtis sont allées chercher en Bourgogne ou en Bretagne les formations qui leur manquaient à la Réunion. De cette ouverture, elles ont rapporté les bases, non révélées là-bas de leur expression personnelle. Chez la première les formes humaines se fondent de plus en plus dans des paysages colorés. Pour l'autre, le métier de tisserand a laissé la place au ciseau du sculpteur sur pierres volcaniques. La liste des femmes-artistes est longue à la Réunion : Adèle Fernand, Claire Grosset, Mme Joséphine, D. Roubane, R. Goubet, D. Velloupoullé, A.M. Valencia, D. Jauze (la liste n'est pas exhaustive, bien sûr). Elles sont actives et manient leur art avec les exigences familles et professionnelles. Elles persévèrent dans leur travail et sont une composante - « debout» - de la culture vivante. « D'azur à perpétuité J'en appelle à tous ! D'ailleurs autrefois et d'ici aujourd'hui Du Gange à la Rivière des Roches Du Finistère à notre Pointe de Bretagne De Macao et Canton en Poésie Eurasienne Du silence à la Terre-Bardzour-Granmoune A l'Est de Tamatave Nous émettons par Cinquante Mille Signes Que se crée ici Notre patrie quotidienne et solidaire ... Les signaux commencent à nous revenir En réémetteurs Va/val avec l'écho Des Muselés reclassés Aux Quartiers-Trois-Lettres ... et plus Du Vingt-Décembre Mil-Huit-Cent-Quarante-Huit. » Cet appel de G. Aubry dans « Sois Peuple-Mystique marronnage » aux artistes « qui feront de la Réunion une terre d'avenir » résonne dans le concert riche de la création insulaire généreuse. WZ Arto 97-4, In catalogue « Pluriel Féminin », 1996
Mots clés :
scène de genre - scènes - représentation humaine - genre iconographique - FOULE - GROUPEMENT SOCIAL - SOCIETE - SOCIOLOGIE - SCIENCES SOCIALES -
Auteur : GBAGUIDI Pélagie
Date de création : 1996
Domaine : Peinture
Matière technique : Huile sur toile de jute
Mesures :
Hauteur en cm : 180
Largeur en cm : 170
Description analytique : Pélagie Gbaguidi est une jeune artiste française, d’origine béninoise, qui a su compléter une formation artistique sérieuse : elle est diplômée de l’Institut Supérieure des Beaux Arts Saint-Luc de Liège (Belgique), par de nombreux voyages à l’étranger où elle s’est attachée à rencontrer les artistes locaux. Elle maîtrise les techniques de la peinture occidentale, domaine où elle s’est souvent distinguée, comme à la Quatrième Rencontre Universelle de la Peinture (Bruxelles 1995) en obtenant le deuxième Prix Manuel Scorza ou comme en mai 1995 quand elle est sélectionnée au douzième Salon de Mai (prix Hamesse 1995). Nombre des voyages de Pélagie Gbaguidi en Afrique de l’Ouest se sont voulus une réappropriation de ses racines. Ainsi, elle a pu s’initier, par exemple, à la technique des batiks (tissus imprimés africains) et on a pu remarquer que l’ensemble de ses oeuvres prenait, dès lors, un fort ancrage africain. En fait, elle opère une synthèse avec sa culture occidentale dont les techniques modernes étaient mises au service d’une tradition « primitiviste ». L’exposition « Hommage aux Ancêtres », présentée dans une galerie transformée en grotte par l’artiste et l’équipe d’Art Senik (Saint-Leu), en est une très bonne illustration: d’immenses toiles peintes nouées de liens de cuir, aux mélanges de tons ocres et bruns rappelaient, en effet, de près la peinture rituelle africaine. C’est une peinture abstraite que nous livre là l’artiste où la ligne semble bien constituer l’axe central de sa construction artistique. Elle ne revendique pas de style particulier même si elle a une légère préférence pour la technique « mixte sur papier recyclé »; et les toiles de jute qui contiennent des produits alimentaires importés dont la trame grossière sied à ses sujets autour des notions métaphysiques, telles que la cosmologie ou la genèse. Mais comme elle le dit si bien tout tourne autour de l’Homme : « L’humain est au cœur de ma démarche. Que naisse la Création où l’homme et les forces se reconnaissent ».
Exposition :
Référence : Pluriel féminin Artothèque de La Réunion 01/03/1996 31/03/1996
Date de début : 1996-03-01T05:39:09.000000Z
Date de fin : 1996-03-31T05:39:09.000000Z
Description : « Pluriel Féminin » est né de contacts qui se sont noués à l'Artothèque du Département de la Réunion, centrale d'information de l'actualité artistique locale, immédiate et future, également aiguillage vers les lieux de diffusion périphériques, prise directe avec les mouvances des créateurs, reflet de l'activité artistique sur l'île, qui évolue, progresse avec le mouvement des flux et reflux des individus comme ceux des vagues de l'océan limitrophe. Il y a les visites d'ateliers, par courtoisie, par curiosité et par affinité. Dans la programmation pour 1996 de l'Artothèque, sous le titre générique « 2 or - 97-4 », six artistes réunionnais qui vivent en France métropolitaine, exposeront leurs œuvres dans l'île. En préambule à ce parti pris, il convient de poser quelques postulats, des questionnements sur la création insulaire. Le choix singulier de ne présenter que des artistesfemmes dépasse le cadre du calendrier commémoratif, correspond au symbole allégorique de l'île-femme : « Dans notre lit tous les monstres Nous mettrons Pour toi que j'aime plus au monde Je mettrai les flores et les faunes Les anges les hommes et les nonnes dans notre lit profond comme la mort ... » Jean-Henri Azéma lie, Femme ouverte comme la baie « D'azur à perpétuité » L'île se constitue d'apports éphémères transitoires mais aussi de définitives ou provisoires ruptures géographiques, climatiques, affectives. Les artistes de l'exposition inscrivent leur vie et non seulement leurs œuvres dans l'espace Réunion. Elles créent ici à partir d'un projet volontaire, hors commande ponctuelle. Dan Chan et Pélagie Gbaguidi ont débarqué dans l'île, il y a moins d'un an. L'une est d'origine chinoise, l'autre du Bénin. Elles déballent leurs bagages. Toutes les deux sont diplômées d'écoles d'art européennes et leurs tableaux gardent la mémoire des lieux d'origine, par l'utilisation de glacis et de laque, par les tons terre et feu. Leurs premières œuvres locales contiennent le cheminement, les glissements d'une culture d'origine vers une autre d'adoption. Sophie Lavaux se cherche entre les hémisphères Nord et Sud depuis plus longtemps. Elle navigue entre sculpture et peinture, entre naïf et abstrait. Sylvie Chevallier et Dolaine Fuma Courtis sont allées chercher en Bourgogne ou en Bretagne les formations qui leur manquaient à la Réunion. De cette ouverture, elles ont rapporté les bases, non révélées là-bas de leur expression personnelle. Chez la première les formes humaines se fondent de plus en plus dans des paysages colorés. Pour l'autre, le métier de tisserand a laissé la place au ciseau du sculpteur sur pierres volcaniques. La liste des femmes-artistes est longue à la Réunion : Adèle Fernand, Claire Grosset, Mme Joséphine, D. Roubane, R. Goubet, D. Velloupoullé, A.M. Valencia, D. Jauze (la liste n'est pas exhaustive, bien sûr). Elles sont actives et manient leur art avec les exigences familles et professionnelles. Elles persévèrent dans leur travail et sont une composante - « debout» - de la culture vivante. « D'azur à perpétuité J'en appelle à tous ! D'ailleurs autrefois et d'ici aujourd'hui Du Gange à la Rivière des Roches Du Finistère à notre Pointe de Bretagne De Macao et Canton en Poésie Eurasienne Du silence à la Terre-Bardzour-Granmoune A l'Est de Tamatave Nous émettons par Cinquante Mille Signes Que se crée ici Notre patrie quotidienne et solidaire ... Les signaux commencent à nous revenir En réémetteurs Va/val avec l'écho Des Muselés reclassés Aux Quartiers-Trois-Lettres ... et plus Du Vingt-Décembre Mil-Huit-Cent-Quarante-Huit. » Cet appel de G. Aubry dans « Sois Peuple-Mystique marronnage » aux artistes « qui feront de la Réunion une terre d'avenir » résonne dans le concert riche de la création insulaire généreuse. WZ Arto 97-4, In catalogue « Pluriel Féminin », 1996
Mots clés :
scène de genre - scènes - représentation humaine - genre iconographique - FOULE - GROUPEMENT SOCIAL - SOCIETE - SOCIOLOGIE - SCIENCES SOCIALES -