OISEAU BELIER
Numéro d'inventaire : 2022.16.02
Auteur : PATCHAMA Tatiana
Date de création : 2021
Domaine : Peinture
Matière technique : Dessin et collage sur papier
Mesures :
Hauteur en cm : 50
Hauteur avec cadre en cm : 62
Largeur en cm : 65
Largeur avec cadre en cm : 82
Description analytique : Squelette de feuille obtenu par un processus naturel, patience et collecte. Dessins réalisés en association avec les nombreuses feuilles tombées des arbres du jardin de ma maison, de la forêt de Dioré à Saint-André, de la forêt de Mare Longue à Saint-Philippe, de la Plaine des Palmistes, raffinées par les escargots et les insectes qui habitent ces espaces, encouragée par la pluie et le vent.
Exposition :
Référence : Mutual Core Artothèque de La Réunion 27/11/2021 27/03/2022
Date de début : 2021-11-27T05:38:48.000000Z
Date de fin : 2022-03-27T05:38:48.000000Z
Description : L’exposition Mutual Core s’exprime dans une recherche inscrite dans les mouvements des pensées écologiques, décoloniales et écoféministes qui nous invitent à observer, comprendre et apprendre à partir des interdépendances et des mouvements inhérents au vivant. Ce dernier est compris et vécu comme un tissu commun où chaque élément communique et agit non pas sur, mais avec les autres. Les organismes vivants et non vivants ne cohabitent pas, ils coévoluent et coexistent pour former une communauté symbiotique à l’intérieur de laquelle chacun.e joue un rôle. Mutual Core propose un déploiement, celui d’une pensée collective située. Une pensée issue d’un territoire singulier : La Réunion. Celui d’une île, un caillou qui trône dans l’océan Indien. Pour en comprendre la densité, il est nécessaire d’embrasser un ensemble de réalités géographiques, topographiques, historiques, linguistiques, géologiques, culinaires, biologiques, spirituelles ou encore botaniques. « Toute l’histoire de la société réunionnaise est une histoire d’interdépendance, du sentiment qu’il faut partager, malgré les tensions, les inégalités, les différences, cette petite terre et y vivre ensemble. Il a fallu, toujours, compter avec la nature, un volcan actif, des cyclones, la puissance des éléments, les vents, le déferlement des eaux dans les ravines et un océan, qui tous ramènent l’être humain à sa mesure. Pourtant, les hommes ne cessent de vouloir discipliner la nature. » (1) Mutual Core invite à une exploration d’une communauté symbiotique située mise en œuvre par des artistes réunionnais.es. Leurs œuvres ne se résument pas à une esthétisation de la flore et de la faune, ni même à des observations/restitutions de paysages. Les artistes réuni.es pour l’exposition ne s’envisagent pas isolé.es de la nature. Loin d’une pensée naturaliste, ielles ne sont pas extérieur.es et/ou supérieur.es au territoire qu’ielles habitent. Les artistes existent avec la conscience d’appartenir à un tout, passé et présent, visible et invisible. Ielles forment un « noyau mutuel » - un corps commun qui se fabrique et se transforme dans le temps et dans les entrelacements : de pensées, de mémoires, de territoires et d’engagements. Il donc ici question d’écosystèmes, d’écologies plurielles ou encore d’alliances pluripsécistes. D’un vivant pluriel et complexe. Alors, les artistes pensent à partir du dedans, en parentés avec les sols, l’océan, le ciel, la forêt, le volcan, les ravines, la pluie, les oiseaux, les cirques, les reptiles, les champignons, les fleurs, le vent, les insectes, les pierres, les mousses, les rivières, les cyclones, les coraux, les chiens, le sable, les humain.es. Les œuvres invitent à une rencontre avec différentes manières de manifester nos relations au vivant. Pour cela, les artistes se réfèrent autant aux propriétés physiques qu’aux réalités politiques, spirituelles et mythologiques de l’île. Chloé Robert déploie sur le papier et sur les murs une faune et une flore spéculatives. Emma Di Orio et Alice Aucuit restituent des savoirs confisqués : ceux des femmes et ceux des plantes médicinales. À partir d’huiles essentielles de plantes autochtones, Georgie Ganné compose les fragrances de lieux qui sont rendus présents par leurs odeurs. À la manière d’une chirurgienne ou d’une biologiste, Clotilde Provansal ausculte l’envers des mousses et des troncs des arbres pour cheminer à l’intérieur du vivant. Inspirés par les écrits de Jules Hermann, Kid Kreol & Boogie convoquent une cosmogonie ancestrale et fondatrice. Kako & Kenkle activent un travail de la terre pour une agriculture de subsistance, une polyculture paysanne à la fois pour vivre en communion avec les sols et pour vivre de manière autonome. Par la pratique du jardinage, Tatiana Patchama fait dialoguer son atelier et son jardin pour annuler l’idée même d’une barrière entre l’intérieur et l’extérieur. Au fil des saisons, Sanjeeyann Paléatchy cueille des pousses et des floraisons pour sculpter des êtres totémiques. Dans un même élan, nous retrouvons une pensée animiste dans les œuvres d’Esther Hoareau et de Jack Beng-Thi. Les sculptures de Migline Paroumanou convoquent la part invisible du vivant. « Nous pourrions y voir des ondes, des ancêtres, des divinités, des énergies, des vibrations. Voyons autrement ce que l’on ne voit pas. » Les mains plongées dans la boue, la tête recouverte de terre, le corps immergé dans l’océan, les photographies de Thierry Fontaine manifestent non seulement l’attachement physique à un territoire, mais aussi les liens puissants qui existent entre les corps vivants. Florans Feliks donne des formes, des matériaux et des mots à une pensée de l’enravinement. Elle agit dans la ravine, « elle est le lieu sacré et ombragé de la source, de l’eau, des zamérant (« âmes errantes »), des courses de marronnage, qui remontent la ravine vers la liberté.» (2) Yassine Ben Abdallah, s’est attaché à penser à partir des objets nécessaires au pique-nique traditionnel pratiqué le dimanche par les familles créoles réunionnaises depuis les années 1960. Les artistes activent leurs sens et les nôtres : voir, toucher, écouter, goûter, sentir. Ielles marchent pour faire corps, malaxent la terre et plongent leurs mains dans la boue, récoltent pour sculpter, plantent pour comprendre, cultivent pour résister, ferment les yeux, enlacent les troncs des arbres, respirent, embrassent pour entrer en communion, diffusent les parfums, rendent visible l’invisible, établissent des connexions. Il s’agit alors pour elles et pour eux d’être affecté.es (du moins de s’autoriser à l’être) et d’affecter les autres Parce qu’ielles vivent dans l’épaisseur du temps et de l’espace, les artistes manifestent une présence consciente dans la matière du monde (Emanuele Coccia) et plus particulièrement dans la matière de l’île. Ielles agissent dans leur lieu pour en prendre soin, en vue d’une guérison, pour en manifester les métamorphoses, les disparitions, la pluralité, la dimension spirituelle, cosmique, poétique et politique. Leurs œuvres engagent à une décolonisation de nos relations avec le vivant et plus particulièrement avec le concept de Nature, lorsqu’il est encore opposé à celui de Culture. Les artistes participent à la déconstruction d’un système hégémonique (économique, géographique, sexuel, genré, racial). Ielles s’inscrivent dans une pensée du défaire : de l’universalisme, de la recherche de la richesse, de la propriété, de l’individualisme, du patriarcat, de la haine, de la violence, de la destruction, de l’exploitation, du profit, de la croissance, du pouvoir, de la domination. Au champ lexical des dominant.es, ielles vont préférer adopter d’autres notions et positionnements tels que l’incertitude, la Relation, la fragilité, le ralentissement, la solidarité, la sororité, la parenté, le soin, l’empathie, l’invisibilité, l’hospitalité, le doute, le sensible, l’alliance, l’humilité, l’échange, la discussion, la vanité, la résistance et la résilience. Sans ne jamais oublier qu’ielles ne sont que de passages et qu’ielles prennent part à la métamorphose constante du vivant, les artistes fabriquent une poésie politique, une gestuelle sensible, une vulnérabilité consciente visant à prendre soin d’un corps mutuel ancien, présent et futur. Julie Crenn https://crennjulie.com/2021/11/12/exposition-mutual-core-frac-reunion-artotheque-saint-denis-la-reunion/ (1) COLLECTIF. « À quoi bon la culture en un temps de détresse ? » in MCUR : La Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise. Paris : Somogy, 2009, p.86-87. (2) Citation de Florans Feliks issue d’un document de travail qui présente le projet artistique Sézi-terre.
Mots clés :
OISEAU - VERTEBRE - TAXONOMIE - ZOOLOGIE - SCIENCES PURES -
Auteur : PATCHAMA Tatiana
Date de création : 2021
Domaine : Peinture
Matière technique : Dessin et collage sur papier
Mesures :
Hauteur en cm : 50
Hauteur avec cadre en cm : 62
Largeur en cm : 65
Largeur avec cadre en cm : 82
Description analytique : Squelette de feuille obtenu par un processus naturel, patience et collecte. Dessins réalisés en association avec les nombreuses feuilles tombées des arbres du jardin de ma maison, de la forêt de Dioré à Saint-André, de la forêt de Mare Longue à Saint-Philippe, de la Plaine des Palmistes, raffinées par les escargots et les insectes qui habitent ces espaces, encouragée par la pluie et le vent.
Exposition :
Référence : Mutual Core Artothèque de La Réunion 27/11/2021 27/03/2022
Date de début : 2021-11-27T05:38:48.000000Z
Date de fin : 2022-03-27T05:38:48.000000Z
Description : L’exposition Mutual Core s’exprime dans une recherche inscrite dans les mouvements des pensées écologiques, décoloniales et écoféministes qui nous invitent à observer, comprendre et apprendre à partir des interdépendances et des mouvements inhérents au vivant. Ce dernier est compris et vécu comme un tissu commun où chaque élément communique et agit non pas sur, mais avec les autres. Les organismes vivants et non vivants ne cohabitent pas, ils coévoluent et coexistent pour former une communauté symbiotique à l’intérieur de laquelle chacun.e joue un rôle. Mutual Core propose un déploiement, celui d’une pensée collective située. Une pensée issue d’un territoire singulier : La Réunion. Celui d’une île, un caillou qui trône dans l’océan Indien. Pour en comprendre la densité, il est nécessaire d’embrasser un ensemble de réalités géographiques, topographiques, historiques, linguistiques, géologiques, culinaires, biologiques, spirituelles ou encore botaniques. « Toute l’histoire de la société réunionnaise est une histoire d’interdépendance, du sentiment qu’il faut partager, malgré les tensions, les inégalités, les différences, cette petite terre et y vivre ensemble. Il a fallu, toujours, compter avec la nature, un volcan actif, des cyclones, la puissance des éléments, les vents, le déferlement des eaux dans les ravines et un océan, qui tous ramènent l’être humain à sa mesure. Pourtant, les hommes ne cessent de vouloir discipliner la nature. » (1) Mutual Core invite à une exploration d’une communauté symbiotique située mise en œuvre par des artistes réunionnais.es. Leurs œuvres ne se résument pas à une esthétisation de la flore et de la faune, ni même à des observations/restitutions de paysages. Les artistes réuni.es pour l’exposition ne s’envisagent pas isolé.es de la nature. Loin d’une pensée naturaliste, ielles ne sont pas extérieur.es et/ou supérieur.es au territoire qu’ielles habitent. Les artistes existent avec la conscience d’appartenir à un tout, passé et présent, visible et invisible. Ielles forment un « noyau mutuel » - un corps commun qui se fabrique et se transforme dans le temps et dans les entrelacements : de pensées, de mémoires, de territoires et d’engagements. Il donc ici question d’écosystèmes, d’écologies plurielles ou encore d’alliances pluripsécistes. D’un vivant pluriel et complexe. Alors, les artistes pensent à partir du dedans, en parentés avec les sols, l’océan, le ciel, la forêt, le volcan, les ravines, la pluie, les oiseaux, les cirques, les reptiles, les champignons, les fleurs, le vent, les insectes, les pierres, les mousses, les rivières, les cyclones, les coraux, les chiens, le sable, les humain.es. Les œuvres invitent à une rencontre avec différentes manières de manifester nos relations au vivant. Pour cela, les artistes se réfèrent autant aux propriétés physiques qu’aux réalités politiques, spirituelles et mythologiques de l’île. Chloé Robert déploie sur le papier et sur les murs une faune et une flore spéculatives. Emma Di Orio et Alice Aucuit restituent des savoirs confisqués : ceux des femmes et ceux des plantes médicinales. À partir d’huiles essentielles de plantes autochtones, Georgie Ganné compose les fragrances de lieux qui sont rendus présents par leurs odeurs. À la manière d’une chirurgienne ou d’une biologiste, Clotilde Provansal ausculte l’envers des mousses et des troncs des arbres pour cheminer à l’intérieur du vivant. Inspirés par les écrits de Jules Hermann, Kid Kreol & Boogie convoquent une cosmogonie ancestrale et fondatrice. Kako & Kenkle activent un travail de la terre pour une agriculture de subsistance, une polyculture paysanne à la fois pour vivre en communion avec les sols et pour vivre de manière autonome. Par la pratique du jardinage, Tatiana Patchama fait dialoguer son atelier et son jardin pour annuler l’idée même d’une barrière entre l’intérieur et l’extérieur. Au fil des saisons, Sanjeeyann Paléatchy cueille des pousses et des floraisons pour sculpter des êtres totémiques. Dans un même élan, nous retrouvons une pensée animiste dans les œuvres d’Esther Hoareau et de Jack Beng-Thi. Les sculptures de Migline Paroumanou convoquent la part invisible du vivant. « Nous pourrions y voir des ondes, des ancêtres, des divinités, des énergies, des vibrations. Voyons autrement ce que l’on ne voit pas. » Les mains plongées dans la boue, la tête recouverte de terre, le corps immergé dans l’océan, les photographies de Thierry Fontaine manifestent non seulement l’attachement physique à un territoire, mais aussi les liens puissants qui existent entre les corps vivants. Florans Feliks donne des formes, des matériaux et des mots à une pensée de l’enravinement. Elle agit dans la ravine, « elle est le lieu sacré et ombragé de la source, de l’eau, des zamérant (« âmes errantes »), des courses de marronnage, qui remontent la ravine vers la liberté.» (2) Yassine Ben Abdallah, s’est attaché à penser à partir des objets nécessaires au pique-nique traditionnel pratiqué le dimanche par les familles créoles réunionnaises depuis les années 1960. Les artistes activent leurs sens et les nôtres : voir, toucher, écouter, goûter, sentir. Ielles marchent pour faire corps, malaxent la terre et plongent leurs mains dans la boue, récoltent pour sculpter, plantent pour comprendre, cultivent pour résister, ferment les yeux, enlacent les troncs des arbres, respirent, embrassent pour entrer en communion, diffusent les parfums, rendent visible l’invisible, établissent des connexions. Il s’agit alors pour elles et pour eux d’être affecté.es (du moins de s’autoriser à l’être) et d’affecter les autres Parce qu’ielles vivent dans l’épaisseur du temps et de l’espace, les artistes manifestent une présence consciente dans la matière du monde (Emanuele Coccia) et plus particulièrement dans la matière de l’île. Ielles agissent dans leur lieu pour en prendre soin, en vue d’une guérison, pour en manifester les métamorphoses, les disparitions, la pluralité, la dimension spirituelle, cosmique, poétique et politique. Leurs œuvres engagent à une décolonisation de nos relations avec le vivant et plus particulièrement avec le concept de Nature, lorsqu’il est encore opposé à celui de Culture. Les artistes participent à la déconstruction d’un système hégémonique (économique, géographique, sexuel, genré, racial). Ielles s’inscrivent dans une pensée du défaire : de l’universalisme, de la recherche de la richesse, de la propriété, de l’individualisme, du patriarcat, de la haine, de la violence, de la destruction, de l’exploitation, du profit, de la croissance, du pouvoir, de la domination. Au champ lexical des dominant.es, ielles vont préférer adopter d’autres notions et positionnements tels que l’incertitude, la Relation, la fragilité, le ralentissement, la solidarité, la sororité, la parenté, le soin, l’empathie, l’invisibilité, l’hospitalité, le doute, le sensible, l’alliance, l’humilité, l’échange, la discussion, la vanité, la résistance et la résilience. Sans ne jamais oublier qu’ielles ne sont que de passages et qu’ielles prennent part à la métamorphose constante du vivant, les artistes fabriquent une poésie politique, une gestuelle sensible, une vulnérabilité consciente visant à prendre soin d’un corps mutuel ancien, présent et futur. Julie Crenn https://crennjulie.com/2021/11/12/exposition-mutual-core-frac-reunion-artotheque-saint-denis-la-reunion/ (1) COLLECTIF. « À quoi bon la culture en un temps de détresse ? » in MCUR : La Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise. Paris : Somogy, 2009, p.86-87. (2) Citation de Florans Feliks issue d’un document de travail qui présente le projet artistique Sézi-terre.
Mots clés :
OISEAU - VERTEBRE - TAXONOMIE - ZOOLOGIE - SCIENCES PURES -