FABLES

Numéro d'inventaire : 1995.24.02.5
Auteur : POTHIN Alix
Date de création : 1993
Domaine : Estampe
Matière technique : Lithographie (17/30)
Mesures :
Hauteur en cm : 65
Largeur en cm : 50

Description analytique : Alix POTHIN, artiste autodidacte, est accueilli dès l’age de 18 ans au Lieu d’Art Contemporain de Saint Pierre dans le cadre des « Histoires à suivre » initiées par la mairie de Saint Pierre. Avec Roselyne et Vincent MENGIN débute alors un long compagnonnage. Alix devient assistant du centre d’art et va s’initier aux pratiques contemporaines auprès des artistes en résidence dès 1991. Il travaillera avec eux, participera à la construction du Palais aux 7 Portes et à la mise en œuvre des « chambres d’artistes » à partir de 1996. Le public découvre ses premières oeuvres lors de la première manifestation « Histoires à suivre » en 1990. Remarqué par les artistes venus en résidence Alix est invité l’année suivante au 46° Salon de mai à Paris. Vincent MENGIN lui propose alors de réaliser une mosaïque monumentale sur le mur d’entrée du Lieu d’Art Contemporain. « J’ai décidé de réaliser un grand singe avec un requin ». Cette importante commande lui permet de développer son thème de prédilection ; le combat des animaux « un peu comme s’ils sortaient du mur pour nous raconter une histoire». Il participe à de nombreuses expositions collectives au Lieu d’Art Contemporain en 1992, 1993, 1994, 1995 dans le cadre des « Histoires à suivre ». En 1997 il est lauréat du Prix Antoine Marin et bénéficie d’une exposition personnelle et d’un catalogue. En 1998 il crée son premier album d’estampes édité par le LAC et réalise sa propre installation au Palais aux 7 Portes en 1999. Alix POTHIN est un peintre mais aussi et surtout un conteur. Ses tableaux sont des fables animalières. « Le chat est mon animal favori » reconnaît Alix Pothin. Dans chaque épisode des œuvres acquises par l’Artothèque le félin échappe toujours au danger ; chien, girafe, singe, bœuf, serpent sont des menaces permanentes. Les fonds toujours composés de larges aplats neutres bi ou tricolores cantonnent les scènes dans des sortes de bandes dessinées. Le chat, omniprésent, est ici à considérer comme une transposition animalière de l’artiste. Sa représentation adopte des conventions stylistiques permettant de l’associer soit directement à la scène en couleur, lorsque la violence du récit l’impose, soit en spectateur attentif des animaux qui l’entourent dans une robe grise, passe muraille. Ce registre très limité permet de laisser libre court à l’imaginaire du regardeur tout en créant artificiellement certaines profondeurs de champs nécessaires au récit des aventures. L’affrontement est évoqué schématiquement par des mouvements d’encerclements et de contorsions qui révèlent la surprise des attaques. Au fil des épreuves se déroulent ainsi des aventures improbables initiées par le mouvement incessant des animaux. Après avoir réalisé le monumental mur céramique à la fin des années 90 Alix Pothin va travailler notamment avec des tessons de carrelages récupérés du chantier du Palais aux 7 Portes. Il réalise cette sculpture d’apparence abstraite acquise par l’Artothèque départementale en 2009. Tel un énorme oeuf exotique la sculpture ouverte laisse découvrir en son sein un fragile corps noir. De cette douloureuse blessure écarlate surgit un oiseau glorieux hymne de vie. Yves-Michel Bernard, novembre 2011
Mots clés :
représentation animalière - genre iconographique -