CAR COURANT D'AIR
Numéro d'inventaire : 1995.01.02
Auteur : BETON André
Date de création : 1994
Domaine : Peinture
Matière technique : Huile sur toile
Mesures :
Hauteur en cm : 70
Largeur en cm : 90,5
Description analytique : La « Trieuse de brèdes », autre fragment de vie s’oppose au « Car courant d’air » par l’atmosphère sereine qu’elle dégage, malgré un ciel rouge et jaune ardent, malgré « larder soley ». Un morceau de la toile active Dans cette toile où chaque centimètre carré est sensible, le regard oscille cependant entre deux points de focalisation - le visage et les mains de la trieuse - situés sur une ligne que dessine l’œil (l’axe vertical médian légèrement oblique du visage continue dans le bord du col du chemisier, lui-même prolongé par le « bâton » principal de la branche de brèdes). Cette ligne délimite un champ dans le tableau, à droite, tout en longueur et à peu près jusqu’au milieu, là où se passe l’action et la « nature morte » dans la partie inférieure du tableau accentue par contraste, sa dynamique. La trieuse ou la mère Pratiquement adossée sur le rebord droit du tableau, apparaît l’image de la femme, dans un coin, triant ses brèdes, tranquille. En retrait, pense-t-elle ? « C’est la mère » qui vient à l’esprit, celle qui trie, prépare attentive, concentrée sur ce qu’elle fait ou pense. Le spectateur ne le saura pas. Il peut seulement voir à travers elle le poids de la vie, aussi marqué par des balafres de peintures. Son visage est aussi incandescent que le ciel, son regard conduit le spectateur vers ses mains, centre excentré de la toile. Les mains ou le nœud du tableau Avec ces mains, la peinture ne se définit plus comme mouvement, comme transport, mais comme geste. Le mouvement, suite de geste, génère tout le tableau. Les deux mains accolées tiennent lieu de lien, de nœud gordien qu’il ne faut surtout pas couper. Tout le tableau repose sur lui : à la fois lieu de convergence et de divergence, de concentration et d’expansion de toutes les parties. On le sait, des mains triant des brèdes effeuillent, séparent et symbolisent peut-être ce cordon ombilical dont on parle souvent. La peinture d’André Béton, métaphorique et symbolique, montre la nécessité intérieure du peintre de se relier et de s’identifier en reliant ou identifiant sa pratique picturale à une pratique quotidienne. Ainsi avec la « Trieuse de brèdes », faire un tableau, c’est comme préparer des brèdes. Avec des scènes de tous les jours, prétextes à des peintures, l’artiste restitue simultanément une aura - peut-être pas forcément celle de Walter Benjamin - dans ce quotidien auquel nous avons tendance à ne plus prêter attention. Colette Pounia
Mots clés :
représentation d'objets - genre iconographique - AUTOCAR - VEHICULE AUTOMOBILE - TRANSPORT PAR VEHICULE - MOYEN DE TRANSPORT ROUTIER - MODE DE TRANSPORT ROUTIER - TRANSPORT ROUTIER - TRANSPORT TERRESTRE - TRANSPORT - SCIENCES APPLIQUEES, MEDECINE, TECHNOLOGIE -
Auteur : BETON André
Date de création : 1994
Domaine : Peinture
Matière technique : Huile sur toile
Mesures :
Hauteur en cm : 70
Largeur en cm : 90,5
Description analytique : La « Trieuse de brèdes », autre fragment de vie s’oppose au « Car courant d’air » par l’atmosphère sereine qu’elle dégage, malgré un ciel rouge et jaune ardent, malgré « larder soley ». Un morceau de la toile active Dans cette toile où chaque centimètre carré est sensible, le regard oscille cependant entre deux points de focalisation - le visage et les mains de la trieuse - situés sur une ligne que dessine l’œil (l’axe vertical médian légèrement oblique du visage continue dans le bord du col du chemisier, lui-même prolongé par le « bâton » principal de la branche de brèdes). Cette ligne délimite un champ dans le tableau, à droite, tout en longueur et à peu près jusqu’au milieu, là où se passe l’action et la « nature morte » dans la partie inférieure du tableau accentue par contraste, sa dynamique. La trieuse ou la mère Pratiquement adossée sur le rebord droit du tableau, apparaît l’image de la femme, dans un coin, triant ses brèdes, tranquille. En retrait, pense-t-elle ? « C’est la mère » qui vient à l’esprit, celle qui trie, prépare attentive, concentrée sur ce qu’elle fait ou pense. Le spectateur ne le saura pas. Il peut seulement voir à travers elle le poids de la vie, aussi marqué par des balafres de peintures. Son visage est aussi incandescent que le ciel, son regard conduit le spectateur vers ses mains, centre excentré de la toile. Les mains ou le nœud du tableau Avec ces mains, la peinture ne se définit plus comme mouvement, comme transport, mais comme geste. Le mouvement, suite de geste, génère tout le tableau. Les deux mains accolées tiennent lieu de lien, de nœud gordien qu’il ne faut surtout pas couper. Tout le tableau repose sur lui : à la fois lieu de convergence et de divergence, de concentration et d’expansion de toutes les parties. On le sait, des mains triant des brèdes effeuillent, séparent et symbolisent peut-être ce cordon ombilical dont on parle souvent. La peinture d’André Béton, métaphorique et symbolique, montre la nécessité intérieure du peintre de se relier et de s’identifier en reliant ou identifiant sa pratique picturale à une pratique quotidienne. Ainsi avec la « Trieuse de brèdes », faire un tableau, c’est comme préparer des brèdes. Avec des scènes de tous les jours, prétextes à des peintures, l’artiste restitue simultanément une aura - peut-être pas forcément celle de Walter Benjamin - dans ce quotidien auquel nous avons tendance à ne plus prêter attention. Colette Pounia
Mots clés :
représentation d'objets - genre iconographique - AUTOCAR - VEHICULE AUTOMOBILE - TRANSPORT PAR VEHICULE - MOYEN DE TRANSPORT ROUTIER - MODE DE TRANSPORT ROUTIER - TRANSPORT ROUTIER - TRANSPORT TERRESTRE - TRANSPORT - SCIENCES APPLIQUEES, MEDECINE, TECHNOLOGIE -