SANS TITRE

Numéro d'inventaire : 1992.17.05
Auteur : VILLEGLE Jacques
Date de création : 1991
Domaine : Estampe
Matière technique : Lithographie
Mesures :
Hauteur en cm : 74
Largeur en cm : 54

Description analytique : VILLEGLE débute comme dessinateur dans un cabinet d’architecte de 1943 à 1944. Il découvre l’œuvre de Le Corbusier et décide de s’inscrire à l’école des Beaux-Arts de Rennes. Il y fait la connaissance de Raymond HAINS (1926 – 2005). Après une seconde tentative à l’école des beaux-arts de Nantes il abandonne l’architecture et s’installe à Paris. Sa rencontre avec Camille BRYEN oriente sa réflexion vers une peinture écriture. Débute alors les premières opérations d’appropriation de séries d’affiches arrachées. La première reconstitution marouflée sur toile s’intitule « Ach Alma Manetro » d’après les fragments de mots qui y subsistent, en référence au mouvement lettriste fondé par ISOU auquel appartient DUFRENE. Le travail à quatre mains entre HAINS et VILLEGLE continue plusieurs années. Ils exposent ensemble leurs affiches lacérées à la galerie d’avant-garde Colette Allendy grâce à la complicité d’Yves KLEIN en 1957. En 1959 « Tapis Maillot » marque une nouvelle étape. VILLEGLE signe désormais seul ses œuvres du titre générique « Lacéré Anonyme », «ce passant de la rue qui réagit spontanément à l’affiche et à son contenu par un acte de destruction et auquel il attribue la paternité de ses affiches. » La même année aux cotés de KLEIN et TINGUELY, VILLEGLE expose ses affiches lacérées en compagnie de DUFRENE à la première Biennale de Paris. Cet événement est la première manifestation des Nouveaux Réalistes. Le 27 octobre 1960 VILLEGLE participe à la fondation du mouvement dans l’appartement d’Yves KLEIN. Il appartient également au groupe dit « des affichistes » avec son ami Raymond HAINS, François DUFRENE et l’artiste italien Mimmo ROTELLA. Tout en revendiquant son appartenance aux Nouveaux Réalistes VILLEGLE reste intimement lié au Lettrisme par la production notamment d’un alphabet sociopolitique et à « l’Internationale Situationniste » par son attitude qui ne s’inscrit pas dans le spectacle du monde. La position du « Lacéré Anonyme » condamne la création individuelle et son expérience solitaire et romantique pour « faire confiance » aux génies collectifs des « lacérateurs » d’affiches. VILLEGLE décide de regrouper ces séries par contenu suivant leurs caractéristiques formelles. Affiches relatives à la vie politique, affiches comportant exclusivement des fragments de mots, affiches représentant des personnages ou les affiches qualifiées d’abstraites comportant ni mots, ni figures. Le « Lacéré Anonyme » n’ayant pas de style propre il peut être figuratif, abstrait ou lettriste. En soulignant la poésie urbaine des affiches lacérées par des mains anonymes VILLEGLE est véritablement dans « l’appropriation du réel » inventée par RESTANY. Sa démarche de découvreur d’une « nature moderne » correspond à cette autre définition de KLEIN : « extraire et obtenir la trace de l’immédiat dans les objets naturels. » La sérigraphie acquise par l’Artothèque a été réalisée en 1991 à Lille dans l’atelier d’Alain BUYSE, sérigraphe attitré de VILLEGLE. Une édition à soixante-dix exemplaires sera réalisée en 2009 par l’éditeur pour la rétrospective du Musée National d’Art Moderne Centre Pompidou. L’estampe traduit à la perfection « l’ambiance lettriste ». Au hasard des lacérations les messages de plusieurs affiches se superposent. De cette fragmentation du réel naît une poésie du hasard. Yves-Michel Bernard, septembre 2010
Mots clés :
scène de genre - scènes - représentation humaine - genre iconographique - PUBLICITE - COMMERCE - COMMERCE ET SERVICES - SCIENCES SOCIALES - AFFICHE - SUPPORT DE COMMUNICATION - MOYEN DE COMMUNICATION - COMMUNICATION - SCIENCES APPLIQUEES, MEDECINE, TECHNOLOGIE - ECRITURE - ACTIVITE INTELLECTUELLE - PHILOSOPHIE - PSYCHOLOGIE -