GRAFFITIS
Numéro d'inventaire : 1991.27.02
Auteur : DARDEL Claire
Date de création : 1991
Domaine : Peinture
Matière technique : Aquarelle
Mesures :
Hauteur en cm : 28
Largeur en cm : 41
Description analytique : « Je peins ce que je vois autour de moi. Des détails que, très souvent, les gens ne voient pas mais qui captent mon regard ». L’observation de Claire se porte sur l’objet aux prises avec le temps, le long travail de la rouille sur le métal, les affiches sous la brûlure du soleil, les pelures de papiers, les couleurs qui fondent. Son attention est portée sur la reproduction de détails, de fragments. Ce sont des zooms sur un encadrement de porte, un loquet de portail, un tendeur fermant un vieux battant de fenêtre, des nœuds de cordage, des « graffitis » sur le mur. Le détail du paysage urbain est ici présenté en plan rapproché. Ce pan de mur est mis en exergue par un cadrage, nul autre sujet que ce vieux mur à la peinture écaillée. La définition de ce qui est représenté en tant que mur se fait par la présence d’un petit replat horizontal, et d’un rideau de fer à droite dont on perçoit les rainures horizontales. L’élaboration de l’œuvre procède d’une démarche : l’artiste prend des photographies qu’elle utilise dans sa pratique en reproduisant une vue de son choix, reprenant ainsi une multitude de détails. Le mur porte les traces de la vie qui s’est déroulée autour de lui : graffitis, affiches déchirées, traces de salissures, plusieurs couches de peinture. Ce mur s’est coloré, décoloré au hasard des interventions. Une affiche annonçant un événement est appliquée avec de la colle à papier, elle est recouverte d’une autre, le tout est arraché, à l’exception de quelques morceaux de celles-ci, traces désires d’une intervention oubliée. Deux graffitis principaux se détachent : « raciste » et « Cosa nou atten… », certains affichent leurs opinions au moyen de quelques mots tracés à la hâte avec maladresse : lettres irrégulières, orthographe incertaine. Le peintre reproduit ces messages, ainsi que les « défauts » du mur, dont la peinture attaquée par l’usure éclate par endroit, dans la partie inférieure d’une teinte plus foncée pour masquer les salissures plus nombreuses au niveau du sol. Cette démarche de reproduction de ce mur est-elle pertinente ? La photographie n’aurait-elle pas suffit ? Il nous reste le plaisir du peintre dans cette imitation du graffiti, et la reprise des accidents du mur. L’artiste peint en se racontant des histoires. « Je suis fascinée par la matière abîmée par le processus de la transformation. J’y greffe une histoire, lui donne une nouvelle raison d’exciter, une nouvelle vie ». Sybille Chazot
Mots clés :
paysage - genre iconographique - MUR - ARCHITECTURE GENERALE - ARCHITECTURE - ART ET DIVERTISSEMENT -
Auteur : DARDEL Claire
Date de création : 1991
Domaine : Peinture
Matière technique : Aquarelle
Mesures :
Hauteur en cm : 28
Largeur en cm : 41
Description analytique : « Je peins ce que je vois autour de moi. Des détails que, très souvent, les gens ne voient pas mais qui captent mon regard ». L’observation de Claire se porte sur l’objet aux prises avec le temps, le long travail de la rouille sur le métal, les affiches sous la brûlure du soleil, les pelures de papiers, les couleurs qui fondent. Son attention est portée sur la reproduction de détails, de fragments. Ce sont des zooms sur un encadrement de porte, un loquet de portail, un tendeur fermant un vieux battant de fenêtre, des nœuds de cordage, des « graffitis » sur le mur. Le détail du paysage urbain est ici présenté en plan rapproché. Ce pan de mur est mis en exergue par un cadrage, nul autre sujet que ce vieux mur à la peinture écaillée. La définition de ce qui est représenté en tant que mur se fait par la présence d’un petit replat horizontal, et d’un rideau de fer à droite dont on perçoit les rainures horizontales. L’élaboration de l’œuvre procède d’une démarche : l’artiste prend des photographies qu’elle utilise dans sa pratique en reproduisant une vue de son choix, reprenant ainsi une multitude de détails. Le mur porte les traces de la vie qui s’est déroulée autour de lui : graffitis, affiches déchirées, traces de salissures, plusieurs couches de peinture. Ce mur s’est coloré, décoloré au hasard des interventions. Une affiche annonçant un événement est appliquée avec de la colle à papier, elle est recouverte d’une autre, le tout est arraché, à l’exception de quelques morceaux de celles-ci, traces désires d’une intervention oubliée. Deux graffitis principaux se détachent : « raciste » et « Cosa nou atten… », certains affichent leurs opinions au moyen de quelques mots tracés à la hâte avec maladresse : lettres irrégulières, orthographe incertaine. Le peintre reproduit ces messages, ainsi que les « défauts » du mur, dont la peinture attaquée par l’usure éclate par endroit, dans la partie inférieure d’une teinte plus foncée pour masquer les salissures plus nombreuses au niveau du sol. Cette démarche de reproduction de ce mur est-elle pertinente ? La photographie n’aurait-elle pas suffit ? Il nous reste le plaisir du peintre dans cette imitation du graffiti, et la reprise des accidents du mur. L’artiste peint en se racontant des histoires. « Je suis fascinée par la matière abîmée par le processus de la transformation. J’y greffe une histoire, lui donne une nouvelle raison d’exciter, une nouvelle vie ». Sybille Chazot
Mots clés :
paysage - genre iconographique - MUR - ARCHITECTURE GENERALE - ARCHITECTURE - ART ET DIVERTISSEMENT -