MOULES, COQUILLAGES ET BOUCLES D'OREILLES
Numéro d'inventaire : 2012.10.07
Auteur : NOEL Alain
Date de création : 02/07/2010
Domaine : Dessin
Matière technique : Craie sur papier
Mesures :
Hauteur en cm : 32
Largeur en cm : 24
Description analytique : Un peintre n'est pas une rétine qui cherche à voir de la représentation partout. La représentation appartient à un autre domaine que celui de la connaissance de l'absolu, disait Hegel. « SECONDE RÉTINE » est la pensée qu'il me faut porter pour me dégager de la déformation qu'engendrent nos habitudes acquises, bloquées par les contraintes de la vision - à une époque comme la nôtre où on nous impose quotidiennement des pensées et des images toutes faites, une culture du tout et du n'importe quoi. Ma peinture cherche à me libérer de mes illusions en m'aidant à me délivrer de mes conventions et de mes peurs, en cherchant à me rendre plus libre et plus beau. Je renouvelle ici mon but en pensant à mes amis disparus. Il y a quelque chose d’insaisissable dans L'île de La Réunion qui ne peut se résumer à une identité. Il faut réfléchir au mot : ce n’est pas l’Union, c’est La Réunion. Ce ne sont pas des gens diversifiés qui se sont unis, ou bien alors on parlerait d’Union ; ce ne sont pas des gens qui s’unissent aujourd’hui, c’est La Réunion en tant qu’elle est plus profonde que l’Union. Elle ne veut pas unir, elle veut réunir, c'est-à-dire maintenir chacun dans son indissociable singularité et cependant réussir à les rassembler quand même ; à les réunir ; à en faire la communauté de ceux qui n’ont pas de communauté. Ceux qui n’appartiendrait à aucun e identité. De grâce, ne les détruisons pas en voulant les transformer en une union identitaire. Ce refus d’appartenir à une communauté fonde l’éthique de La Réunion qui est déjà là dans La Réunion et qui est le cœur de La Réunion. Comment faire exister la peinture aujourd'hui dans une confusion médiatique des réalités actuelles et virtuelles de l'art contemporain à l'ère de l'industrie culturelle et de la globalisation ? Comment appréhender une pratique artistique picturale qui ne s'inscrit pas spontanément ni nécessairement dans le cadre des représentations construites par l'histoire culturelle de La Réunion ? Les merveilles de la Nouvelle Pigmentation « La peinture est, selon l’indépassable formulation de Léonard de Vinci, une cosa mentale : à l’instar des idées éternelles de la philosophie, à l’instar des essences et des concepts, elle ne meurt pas. » (Marcel Paquet) Parti de cette considération et de plusieurs questionnements sur la peinture à l'ère de l'industrie culturelle et de la globalisation, j'ai conçu un projet d'exposition personnelle, soutenu par l'Artothèque de La Réunion à travers son projet scientifique en faveur de la création artistique. Cette exposition explore la Nouvelle Pigmentation de l'art pictural. Elle est une entrée en relation physique et psychique avec l'énergie interne des pigments. Elle cherche à pénétrer plastiquement la vie interne des pigments en la faisant non seulement voir sur la toile mais aussi sur la peau de mon corps dans l'acte de peindre, délaissant pour un moment le carcan des cadres, décidant à les faire céder sous la pression de l'irrégularité de principe inhérent à mon art. Bien qu'intéressé par les questions que pose l'art de la peinture et l'art de la couleur aujourd'hui, les écrits sur la peinture ne seront pas utilisés dans cette présentation d'exposition pour analyser un quelconque discours sur la peinture, parce qu'en général ils finissent simplement par la description de son objet-peinture laissant de côté l’inconnaissable. L'énigme de la couleur qui fait l'objet de cette exposition a toujours existé dans n'importe quelle peinture de n'importe quelle époque. La couleur est faite de pigments, ces petites « paillettes solides qui apportent la couleur à une préparation liquide ou solide ». Elle est présente dans l'histoire de la peinture. Elle est l'élément constitutif de la peinture. Parmi les chemins possibles où m'ont conduit mes recherches actuelles sur la Nouvelle Pigmentation en peinture, on pourra découvrir dans cette exposition, une sélection d’œuvres picturalement différentes les unes des autres, retenue comme un carrefour, comme une rencontre de chemins multiples dont chacune d'entre elles pourrait être prise et conduite très ailleurs. On ne découvrira pas un style affirmé, reconnaissable au premier coup d’œil, mais un style en gestation, un style réunionnais d'une nature intrinsèquement multiple. Parmi les chemins possibles, il y a certaines de mes œuvres qui s'apparentent à l'un des mouvements artistiques : la New New Painting composée d'une tribu d'artistes venue des petites villes du Connecticut et du Massachusetts aux Etats-Unis, ou au Canada, à Torento et Edmonton avec laquelle je me sens en affinité esthétique. Comme eux, je m'inspire aujourd'hui de la découverte du gel polymère, une matière disponible sous forme de crème ou liquide qui permet à la pigmentation des peintures de se manifester. Avec l'emploi du gel polymère, l'enrobement des pigments des peintures est cellulaire et garde sa transparente. La peinture et surtout la réflexion des pigments utilisent cette découverte comme une source nouvelle de la plasticité. La plupart des innovations techniques des œuvres New New Painting sont dues au fabricant de peinture américain Sam Golden et son fils Mark, qui fabriquent des produits à la commande selon les besoins spécifiques des artistes. En plus des nouveaux gels, cette synergie créatrice incite les Golden à créer une gamme de nouvelles peintures métalliques (bronze, or, argent, etc.) à paillettes, à interférences, peintures irridescentes, à base de lave, qui ont l'apparence de ciment mais qui sont très légères. (voir catalogue exposition NEW NEW PAINTING, Städtische Galerie Göppingen, Edition Cantz 1993). Je n'ai cessé d'utiliser les possibilités du gel polymère et les nouvelles matières pour créer mes textures et qualifier mes surfaces colorées avec l'excitation qu'elles me procurent. New New Painting m'apporte une nouvelle connaissance de la matière et de l'esthétique de la peinture. Parmi d'autres chemins possibles, il y a certaines de mes œuvres qui s'apparentent à un autre mouvement artistique : la Nouvelle Pigmentation. Proche de la New New Painting par la sensibilité, la Nouvelle Pigmentation approfondit la dynamique moléculaire des pigments et ouvre la réflexion de la peinture sur la vision des particules. Mes propres essais et études s'inspirent des œuvres de l'artiste franco-allemand Hermann Amann qui fut mon professeur à Paris et à Nice et qui s'impose aujourd'hui comme l'un des grands maîtres internationaux de la couleur. Hermann Amann est connu et reconnu dans le monde entier pour être le théoricien et surtout le praticien de la Nouvelle Pigmentation, l'inventeur et le chercheur d'un médium capable après la tempera, l'huile et l'acrylique, mais mieux qu'elles, de soutenir les recherches informelles et infra-moléculaires de la peinture contemporaine. J'utilise dans mes peintures ses « signes particules » en forme de note de musique, aux ronds blancs cernés de noir, le faisant en pensant à la lune et à la terre – au soleil et à la mer. J'avance au fur et à mesure dans l'espace des couleurs et des formes qui sont à inventer. Il ne s'agit pas de résoudre l'énigme de la peinture et l'énigme de la couleur mais d'envisager leur réalité comme un vaste champ d'expérimentation plastique et théorique, comme un rapport de force subtile entre l’œil et la main, de voir ce qu'il peut, d'établir le voisinage de la pensée. New New Painting et la Nouvelle Pigmentation sont une volonté d'ouverture et de création dans la peinture. Tous deux, devraient me conduire à repenser l'espace qui me sépare et me lie à mon paysage réunionnais, à ma montagne volcanique, à mon océan mais encore à mes villes et à leur cosmopolitisme interculturel. (...) Alain Noel Extrait du catalogue "Seconde rétine", 2018
Mots clés :
nature morte - COQUILLAGE - MOULE - BOUCLE D'OREILLE - BIJOU - DESSIN -
Auteur : NOEL Alain
Date de création : 02/07/2010
Domaine : Dessin
Matière technique : Craie sur papier
Mesures :
Hauteur en cm : 32
Largeur en cm : 24
Description analytique : Un peintre n'est pas une rétine qui cherche à voir de la représentation partout. La représentation appartient à un autre domaine que celui de la connaissance de l'absolu, disait Hegel. « SECONDE RÉTINE » est la pensée qu'il me faut porter pour me dégager de la déformation qu'engendrent nos habitudes acquises, bloquées par les contraintes de la vision - à une époque comme la nôtre où on nous impose quotidiennement des pensées et des images toutes faites, une culture du tout et du n'importe quoi. Ma peinture cherche à me libérer de mes illusions en m'aidant à me délivrer de mes conventions et de mes peurs, en cherchant à me rendre plus libre et plus beau. Je renouvelle ici mon but en pensant à mes amis disparus. Il y a quelque chose d’insaisissable dans L'île de La Réunion qui ne peut se résumer à une identité. Il faut réfléchir au mot : ce n’est pas l’Union, c’est La Réunion. Ce ne sont pas des gens diversifiés qui se sont unis, ou bien alors on parlerait d’Union ; ce ne sont pas des gens qui s’unissent aujourd’hui, c’est La Réunion en tant qu’elle est plus profonde que l’Union. Elle ne veut pas unir, elle veut réunir, c'est-à-dire maintenir chacun dans son indissociable singularité et cependant réussir à les rassembler quand même ; à les réunir ; à en faire la communauté de ceux qui n’ont pas de communauté. Ceux qui n’appartiendrait à aucun e identité. De grâce, ne les détruisons pas en voulant les transformer en une union identitaire. Ce refus d’appartenir à une communauté fonde l’éthique de La Réunion qui est déjà là dans La Réunion et qui est le cœur de La Réunion. Comment faire exister la peinture aujourd'hui dans une confusion médiatique des réalités actuelles et virtuelles de l'art contemporain à l'ère de l'industrie culturelle et de la globalisation ? Comment appréhender une pratique artistique picturale qui ne s'inscrit pas spontanément ni nécessairement dans le cadre des représentations construites par l'histoire culturelle de La Réunion ? Les merveilles de la Nouvelle Pigmentation « La peinture est, selon l’indépassable formulation de Léonard de Vinci, une cosa mentale : à l’instar des idées éternelles de la philosophie, à l’instar des essences et des concepts, elle ne meurt pas. » (Marcel Paquet) Parti de cette considération et de plusieurs questionnements sur la peinture à l'ère de l'industrie culturelle et de la globalisation, j'ai conçu un projet d'exposition personnelle, soutenu par l'Artothèque de La Réunion à travers son projet scientifique en faveur de la création artistique. Cette exposition explore la Nouvelle Pigmentation de l'art pictural. Elle est une entrée en relation physique et psychique avec l'énergie interne des pigments. Elle cherche à pénétrer plastiquement la vie interne des pigments en la faisant non seulement voir sur la toile mais aussi sur la peau de mon corps dans l'acte de peindre, délaissant pour un moment le carcan des cadres, décidant à les faire céder sous la pression de l'irrégularité de principe inhérent à mon art. Bien qu'intéressé par les questions que pose l'art de la peinture et l'art de la couleur aujourd'hui, les écrits sur la peinture ne seront pas utilisés dans cette présentation d'exposition pour analyser un quelconque discours sur la peinture, parce qu'en général ils finissent simplement par la description de son objet-peinture laissant de côté l’inconnaissable. L'énigme de la couleur qui fait l'objet de cette exposition a toujours existé dans n'importe quelle peinture de n'importe quelle époque. La couleur est faite de pigments, ces petites « paillettes solides qui apportent la couleur à une préparation liquide ou solide ». Elle est présente dans l'histoire de la peinture. Elle est l'élément constitutif de la peinture. Parmi les chemins possibles où m'ont conduit mes recherches actuelles sur la Nouvelle Pigmentation en peinture, on pourra découvrir dans cette exposition, une sélection d’œuvres picturalement différentes les unes des autres, retenue comme un carrefour, comme une rencontre de chemins multiples dont chacune d'entre elles pourrait être prise et conduite très ailleurs. On ne découvrira pas un style affirmé, reconnaissable au premier coup d’œil, mais un style en gestation, un style réunionnais d'une nature intrinsèquement multiple. Parmi les chemins possibles, il y a certaines de mes œuvres qui s'apparentent à l'un des mouvements artistiques : la New New Painting composée d'une tribu d'artistes venue des petites villes du Connecticut et du Massachusetts aux Etats-Unis, ou au Canada, à Torento et Edmonton avec laquelle je me sens en affinité esthétique. Comme eux, je m'inspire aujourd'hui de la découverte du gel polymère, une matière disponible sous forme de crème ou liquide qui permet à la pigmentation des peintures de se manifester. Avec l'emploi du gel polymère, l'enrobement des pigments des peintures est cellulaire et garde sa transparente. La peinture et surtout la réflexion des pigments utilisent cette découverte comme une source nouvelle de la plasticité. La plupart des innovations techniques des œuvres New New Painting sont dues au fabricant de peinture américain Sam Golden et son fils Mark, qui fabriquent des produits à la commande selon les besoins spécifiques des artistes. En plus des nouveaux gels, cette synergie créatrice incite les Golden à créer une gamme de nouvelles peintures métalliques (bronze, or, argent, etc.) à paillettes, à interférences, peintures irridescentes, à base de lave, qui ont l'apparence de ciment mais qui sont très légères. (voir catalogue exposition NEW NEW PAINTING, Städtische Galerie Göppingen, Edition Cantz 1993). Je n'ai cessé d'utiliser les possibilités du gel polymère et les nouvelles matières pour créer mes textures et qualifier mes surfaces colorées avec l'excitation qu'elles me procurent. New New Painting m'apporte une nouvelle connaissance de la matière et de l'esthétique de la peinture. Parmi d'autres chemins possibles, il y a certaines de mes œuvres qui s'apparentent à un autre mouvement artistique : la Nouvelle Pigmentation. Proche de la New New Painting par la sensibilité, la Nouvelle Pigmentation approfondit la dynamique moléculaire des pigments et ouvre la réflexion de la peinture sur la vision des particules. Mes propres essais et études s'inspirent des œuvres de l'artiste franco-allemand Hermann Amann qui fut mon professeur à Paris et à Nice et qui s'impose aujourd'hui comme l'un des grands maîtres internationaux de la couleur. Hermann Amann est connu et reconnu dans le monde entier pour être le théoricien et surtout le praticien de la Nouvelle Pigmentation, l'inventeur et le chercheur d'un médium capable après la tempera, l'huile et l'acrylique, mais mieux qu'elles, de soutenir les recherches informelles et infra-moléculaires de la peinture contemporaine. J'utilise dans mes peintures ses « signes particules » en forme de note de musique, aux ronds blancs cernés de noir, le faisant en pensant à la lune et à la terre – au soleil et à la mer. J'avance au fur et à mesure dans l'espace des couleurs et des formes qui sont à inventer. Il ne s'agit pas de résoudre l'énigme de la peinture et l'énigme de la couleur mais d'envisager leur réalité comme un vaste champ d'expérimentation plastique et théorique, comme un rapport de force subtile entre l’œil et la main, de voir ce qu'il peut, d'établir le voisinage de la pensée. New New Painting et la Nouvelle Pigmentation sont une volonté d'ouverture et de création dans la peinture. Tous deux, devraient me conduire à repenser l'espace qui me sépare et me lie à mon paysage réunionnais, à ma montagne volcanique, à mon océan mais encore à mes villes et à leur cosmopolitisme interculturel. (...) Alain Noel Extrait du catalogue "Seconde rétine", 2018
Mots clés :
nature morte - COQUILLAGE - MOULE - BOUCLE D'OREILLE - BIJOU - DESSIN -
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