L'ABOLITION DE L'ESCLAVAGE

Numéro d'inventaire : 2006.04.01
Auteur : NICOLLE François
Date de création : 2003
Domaine : Sculpture
Matière technique : Sculpture
Mesures :
Dimensions de l'objet en cm : 80 x 70
Description analytique : Extrait de « François Nicolle, du béton au basalte », Le Quotidien de la Réunion - vendredi 25/07/03 De Tamatave à Saint-Pierre, puis à Saint- Joseph, du bâtiment à l'exorcisme, et maintenant à la sculpture : la vie de François Nicolle n'en finit pas de rebondir. A 50 ans, l'ancien maçon continue de travailler la pierre, mais cette fois pour préparer sa première exposition autour de l'abolition de l'esclavage. Le Réunionnais naît en 1953 à Tamatave où il passe une partie de son enfance. Comme beaucoup de créoles, pour fuir la misère de la Seconde Guerre mondiale, ses parents originaires de Saint-Pierre émigrent dans la Grande île où vont naître leurs cinq enfants, le garçon d'abord puis quatre filles. (…) En 1959, un an avant l'indépendance de Madagascar, la famille Nicolle rentre au pays. (…) Dans une famille d'ouvriers, difficile de poursuivre des études à cette époque. A 14 ans, le frêle adolescent doit lui aussi gagner sa vie pour soulager l'ordinaire de ses parents. Il commence par laver des légumes pour les bazardiers sur le marché de Saint-Pierre. Puis, l'année suivante, il travaille à l'entretien de la cour du collège Saint-Charles que fréquentent des enfants plus chanceux. (…) A 16 ans, pas d'autre choix que de rejoindre son père sur les chantiers. D'abord comme manœuvre, puis comme maçon ou charpentier au gré des embauches. En 1990, François Nicolle construit lui-même sa maison sur le terrain qu'il achète à Bel-Air dans les hauts de Saint-Joseph. (…) En 1996, le maçon quitte un métier pénible et souvent mal payé qu'il n'a pas vraiment choisi. (…) Sans autre bagage que ses mains, la reconversion ne va pas de soi. Après les allocations chômage, il doit encore compter aujourd'hui sur le RMI pour vivre. Dans les années 80, très habile de ses doigts, François Nicolle a construit une énorme maquette de bateau en bois, un trois-mâts de pirate qu'il conserve dans son grenier. Ce lointain essai lui donne l'idée de se lancer dans l'artisanat pour les touristes. Il grave d'abord des cases créoles sur des plaques en bois, puis fabrique des petits cars courant d'air avec des morceaux de tôle à la façon malgache. Mais il abandonne assez vite, car la matière première lui coûte trop cher. Comme ancien maçon, François Nicolle sait évidemment travailler la pierre de lave. Il conserve d'ailleurs les photos des placages réalisés sur les murs de quelques belles villas. (…) « C'était avant Firinga », un événement à jamais gravé dans sa mémoire à cause des dégâts qu'a faits ce terrible cyclone, le 30 janvier 1989, dans son entourage de l'époque à Terre-Sainte. (…) En janvier, il reprend donc la sculpture. Avec l'ambition cette fois d'en vivre. (…) L'artiste cherche pour l'instant son inspiration dans ses racines et ses croyances. Un buste de rasta, quelques divinités hindoues et divers personnages prennent déjà place autour de lui. Il envisage à l'avenir d'y ajouter des modèles pour l'ornement des jardins ou des bords de piscine. Actuellement François Nicolle se concentre surtout sur le thème de l'esclavage. (…) Pour pouvoir exposer, François Nicolle frappe à la porte de la mairie de Saint-Pierre où le service culturel lui ouvrira la salle Frappier-de-Montbenoît au marché couvert entre le 5 et le 31 décembre. (…) Les créations de François Nicolle restent encore très réalistes et même un peu naïves. Mais d'autres avant lui ont commencé petit. Et avec la persévérance qui le caractérise, il pourrait bien un jour marcher sur les traces de son glorieux aîné, Gilbert Clain, le sculpteur autodidacte de l'Ilet-Furcy. Yannick Bernardeau
Mots clés :
ESCLAVAGE - ESCLAVE - SCULPTURE - HOMME - INSTRUMENT DE MUSIQUE - représentation humaine - ROULER - ROULEUR - KAYAMB - MUSIQUE - LIBERTE -