SANS TITRE
Numéro d'inventaire : 2004.20.01
Auteur : HOAREAU Esther
Date de création : 2004
Domaine : Photographie
Matière technique : Image numérique
Mesures :
Hauteur en cm : 22
Largeur en cm : 32
Description analytique : Des fables empreintes de strass et paillettes, des sciences-fictions intimes… Passant du dessin à la sculpture, de la photographie à la vidéo ou à l’animation, de l’installation à la performance, à l’écriture ou à l’édition - le travail d’Esther Hoareau mobilise ce qu’elle nomme « des forces vivantes ». Les éléments naturels - végétaux, minéraux ou cosmiques - peuplent ainsi ses productions déclinées par séries. Tantôt bucoliques à l’instar de Swiss Melody (vidéo, 2001), You Blossom (vidéo-clip, 2020) ou Am i flirting again with myself (photographies, 2000), ses œuvres rendent compte - par le travail des tonalités et de la lumière provenant de réglages à effets de surprises - de l’aspect à la fois saturé et vaporeux des sujets qu’elle touche : la rencontre, l’errance, l’amour ou l’oisiveté. Tantôt sombres et nocturnes - « un côté où le noir est un peu velours » dit-elle - comme dans la série Domestique (photographies, 2007-2009), elles mettent en exergue des phénomènes étrangement familiers, à la manière d’apparitions fantasmées, fantastiques et inquiétantes. Prégnant dans Sanctuaire (vidéo 2010), Belova (vidéo, 2012), ou Inscape (série photographique, 2020), le paysage est central, dramatique et envoûtant. Protagoniste d’œuvres-fictions, pensées comme des narrations sans paroles et aux dénouements flottants, il fait récit et plante le décor de scènes dans lesquelles les corps s’effacent. Éruptions volcaniques, grottes et ciels étoilés, vastes étendues d’eau, arcs en ciel ou jardins, plaines, monts ou récifs, constellations, planètes et météores sont autant d’horizons domestiqués, artificialisés, et reprenant parfois ses droits. Une façon pour l’artiste de s’y et de nous y transporter, de créer des échappées. En puisant dans des images d’archives personnelles ou glanées sur internet, Esther Hoareau retravaille les pellicules, pousse les pixels, découpe et contourne, colle, gomme et anime la matière et l’image de manière parfois brute et rudimentaire, parfois méticuleuse comme un travail d’orfèvre. Quel que soit le médium utilisé, les astuces, raccords et trucages restent visibles et les défauts assumés, car l’artiste nous parle aussi de nos failles… notre prétention à être à nous-mêmes, à l’autre et au monde par le truchement de nos âmes déchirées, imparfaites, en quête d’une enfance perdue. L’arbre à câlins, (installation, 2019) nous rappelle ainsi à l’innocence de l’émerveillement quand Les conférences sur l’amour (performance, 2009) interrogent la « pureté » présumée des sentiments. C’est à notre prétention aussi à dompter le sensible, l’espace et le temps, ou à coloniser le vivant par un ensemble de corps étrangers et invasifs, que l’artiste donne des formes de Fusées (sculpture, 2013), de Parachutes dorés (happening, 2009) ou autres objets volants non identifiés (Ovni, série photographique, 2013). Esther Hoareau s’en amuse et en construit des fables empreintes de strass et paillettes, des sciences-fictions intimes écrites ou chantées avec humour, gravité et légèreté. Dans l’image s’immiscent parfois des cellules, des bactéries, des erreurs ou des engins scientifico-poétiques déclassés, comme autant d’artefacts venant en trahir le côté factice, voire obscur. Les œuvres d’Esther Hoareau, à la fois contemplatives, grinçantes, trébuchantes et faussement naïves se présentent ainsi comme des énigmes atmosphériques, sensibles et sauvages, que nous ne sommes pas sommés de résoudre... Leïla Quillacq, juin 2020. Documents d’artistes La Réunion
Mots clés :
paysage - genre iconographique - MER - HYDROGRAPHIE - GEOGRAPHIE MORPHOLOGIQUE - NATURE - SCIENCES PURES - VILLE - ARCHITECTURE URBAINE - ARCHITECTURE - ART ET DIVERTISSEMENT -
Auteur : HOAREAU Esther
Date de création : 2004
Domaine : Photographie
Matière technique : Image numérique
Mesures :
Hauteur en cm : 22
Largeur en cm : 32
Description analytique : Des fables empreintes de strass et paillettes, des sciences-fictions intimes… Passant du dessin à la sculpture, de la photographie à la vidéo ou à l’animation, de l’installation à la performance, à l’écriture ou à l’édition - le travail d’Esther Hoareau mobilise ce qu’elle nomme « des forces vivantes ». Les éléments naturels - végétaux, minéraux ou cosmiques - peuplent ainsi ses productions déclinées par séries. Tantôt bucoliques à l’instar de Swiss Melody (vidéo, 2001), You Blossom (vidéo-clip, 2020) ou Am i flirting again with myself (photographies, 2000), ses œuvres rendent compte - par le travail des tonalités et de la lumière provenant de réglages à effets de surprises - de l’aspect à la fois saturé et vaporeux des sujets qu’elle touche : la rencontre, l’errance, l’amour ou l’oisiveté. Tantôt sombres et nocturnes - « un côté où le noir est un peu velours » dit-elle - comme dans la série Domestique (photographies, 2007-2009), elles mettent en exergue des phénomènes étrangement familiers, à la manière d’apparitions fantasmées, fantastiques et inquiétantes. Prégnant dans Sanctuaire (vidéo 2010), Belova (vidéo, 2012), ou Inscape (série photographique, 2020), le paysage est central, dramatique et envoûtant. Protagoniste d’œuvres-fictions, pensées comme des narrations sans paroles et aux dénouements flottants, il fait récit et plante le décor de scènes dans lesquelles les corps s’effacent. Éruptions volcaniques, grottes et ciels étoilés, vastes étendues d’eau, arcs en ciel ou jardins, plaines, monts ou récifs, constellations, planètes et météores sont autant d’horizons domestiqués, artificialisés, et reprenant parfois ses droits. Une façon pour l’artiste de s’y et de nous y transporter, de créer des échappées. En puisant dans des images d’archives personnelles ou glanées sur internet, Esther Hoareau retravaille les pellicules, pousse les pixels, découpe et contourne, colle, gomme et anime la matière et l’image de manière parfois brute et rudimentaire, parfois méticuleuse comme un travail d’orfèvre. Quel que soit le médium utilisé, les astuces, raccords et trucages restent visibles et les défauts assumés, car l’artiste nous parle aussi de nos failles… notre prétention à être à nous-mêmes, à l’autre et au monde par le truchement de nos âmes déchirées, imparfaites, en quête d’une enfance perdue. L’arbre à câlins, (installation, 2019) nous rappelle ainsi à l’innocence de l’émerveillement quand Les conférences sur l’amour (performance, 2009) interrogent la « pureté » présumée des sentiments. C’est à notre prétention aussi à dompter le sensible, l’espace et le temps, ou à coloniser le vivant par un ensemble de corps étrangers et invasifs, que l’artiste donne des formes de Fusées (sculpture, 2013), de Parachutes dorés (happening, 2009) ou autres objets volants non identifiés (Ovni, série photographique, 2013). Esther Hoareau s’en amuse et en construit des fables empreintes de strass et paillettes, des sciences-fictions intimes écrites ou chantées avec humour, gravité et légèreté. Dans l’image s’immiscent parfois des cellules, des bactéries, des erreurs ou des engins scientifico-poétiques déclassés, comme autant d’artefacts venant en trahir le côté factice, voire obscur. Les œuvres d’Esther Hoareau, à la fois contemplatives, grinçantes, trébuchantes et faussement naïves se présentent ainsi comme des énigmes atmosphériques, sensibles et sauvages, que nous ne sommes pas sommés de résoudre... Leïla Quillacq, juin 2020. Documents d’artistes La Réunion
Mots clés :
paysage - genre iconographique - MER - HYDROGRAPHIE - GEOGRAPHIE MORPHOLOGIQUE - NATURE - SCIENCES PURES - VILLE - ARCHITECTURE URBAINE - ARCHITECTURE - ART ET DIVERTISSEMENT -