TI BONDIE

Numéro d'inventaire : 2003.11.02
Auteur : ZITTE Wilhiam
Date de création : 2003
Domaine : Peinture
Matière technique : Technique mixte sur toile : acrylique, pastel à l'huile graphite, essence thérébentine
Mesures :
Hauteur en cm : 110
Largeur en cm : 80

Description analytique : Pionnier de la scène artistique contemporaine de La Réunion, Wilhiam Zitte évoque dans son travail l’histoire et les traditions de son île. Il ne poursuit pas de formation artistique particulière, c’est son métier d’instituteur qui le pousse à développer, dans le cadre de son enseignement, des techniques utilisant des matériaux du quotidien, de la récupération de journaux, des pigments naturels comme le safran ou le massalé, ou encore de la terre locale. Dans les années 70-80, sa rencontre avec des artistes comme Gilbert Clain, Jean Luc Igot ou Jean Paul Barbier lui fait intégrer le milieu de l’art à La Réunion. Wilhiam Zitte emploi des matériaux pauvres, il se sert souvent de toile de jute, de journaux, de papiers ordinaires comme support à ses créations. La technique du pochoir intervient assez rapidement dans sa production, il l’utilise pour son potentiel militant, la dimension critique qu’elle suscite. Une part importante de ses travaux s’intéresse à l’image du noir. A l’occasion du Bicentenaire de St Leu en 1990, il expose une série de portraits de ses amis, qui se trouvent être des «cafres». La Drac trouvant ce travail intéressant décide de présenter l’exposition lors de la semaine créole à St Denis. La dimension revendicative du travail de l’artiste est assumée, elle se poursuit lorsqu’il invente l’expression «cafre le joli», en écho au célèbre «black is beautiful». A une période où l’imagerie du noir dans les collections réunionnaises se cantonne à quelques représentations féminines, Wilhiam Zitte développe une autre approche : «mon travail apportait une dimension beaucoup plus cicatrisée, beaucoup plus provocante, ou au contraire presque sanctifiée, idéalisée, comme des icônes religieuses». A partir de 1995, sa démarche s’élargit à la question de l’identité réunionnaise en général, il crée alors le concept d’ « artcréologie », qu’il utilisera pour qualifier son travail. En parallèle, une réflexion sur l’écrit se développe avec en filigrane la volonté de parler des anonymes, afin de redonner une histoire et une culture à ceux qui en ont été dépourvus. Le tableau Koz Langaz participe de cette volonté. Céline Bonniol, août 2011
Mots clés :
représentation humaine - SILHOUETTE - RELIGION - RELIGION CHRETIENNE - ORATOIRE - PEINTURE -