VANNE...

Numéro d'inventaire : 2002.02.01
Auteur : SERAPHINE Alain
Date de création : 1996-1997
Domaine : Sculpture
Matière technique : Sculpture en corail sur support polystyrène collé avec de l'epoxy
Mesures :
Hauteur en cm : 190
Diamètre en cm : 40
Dimensions de l'objet en cm : 100 x 100

Description analytique : « Vanné » est une sculpture faisant partie d'une installation intitulée jeu de Dames Source : https://www.jeudedames.re/ « Jeu de Dames » est une œuvre dont la première pièce « identité » a été réalisée dès la fin des années 1970. Elle est née sous une triple influence : En premier lieu, celle « du Regard d'Antigone » une mythologie personnelle, émergée du monde de l'imaginaire, peuplé de rêves, qui m’aura permis, dans ma quête de ma Mère, de traverser dans « une bulle », l’enfance et l’adolescence, sans soubresaut, et qui aujourd'hui encore m’aide à me construire en construisant… En second lieu celle de La Réunion une jeune île, véritable bourgeon émergeant encore des entrailles de la terre. Ile née au carrefour des cultures, de par l’histoire de son peuplement et sur laquelle, j’ai eu le plaisir de voir le jour. En troisième lieu celle de mon propre parcours et par conséquent de mes engagements artistiques et politiques « d’Artiste Impliqué ». « Jeu de Dames » est donc une œuvre réalisée au gré du temps et des moyens. Elle se pose de fait comme un témoin interrogatif, voire un fil rouge de mon parcours de créateur qui demeure celui d’un fils, qui veut comprendre et apprendre de la femme, de la mère peut-être ? Elle fut conçue à la manière d’une partition qui serait éternellement interprétable, destinée à être contrainte par une scène, mais jamais par les jeux de scène. De ce fait « Jeu de Dames » se présente comme une installation de pièces sculpturales, posées sur un grand échiquier qui se veut au travers de postures significatives de la femme, être la scène de la vie d’un peuple émergent et en devenir. L’installation, comme en suspension dans l’univers, fait 15 m sur 15m et n’accueillera que 16 pièces dans sa version réduite. La version complète fera elle 30 m sur 30 m et pourrait accueillir jusqu'à 32 pièces. Deux côtés d’un des angles de la version réduite sont bordés par une tapisserie en état de lévitation. Cette tapisserie qui fut créée en 1976/77, tissée avec du crin de poulain et de la laine cardée sur la terre des hommes préhistoriques de Niaux, évoque déjà un des jeux de Dames. En effet, elle se veut être une allégorie du combat d’une population contre la répression que générait un système de fraude électorale quasiment institutionnalisée à cette époque à La Réunion. Dans cette ville, portuaire de culture syndicale, la femme robe nouée dans le bas se trouvait souvent à la tête des batailles ! Dans la version longue de l’installation, la tapisserie, ne bordera plus qu’un seul côté de l’échiquier. Contrairement au jeu du même nom, ou au jeu d’échecs, malgré les similitudes apparentes, il ne s'agit pas ici d'un jeu qui consisterait à éliminer l'adversaire jusqu'à extermination. Il ne s'agit pas non plus d'un jeu de stratégie, qui consisterait à neutraliser la partie adverse. Il s'agirait plutôt d'un jeu de recherche de sens au travers de postures de la femme d'hier, d’aujourd'hui voire de demain… Chaque pièce veut faire sens, mais comme sur la scène de la vie, par interaction avec l'autre (l'autre étant les autres sculptures, voire même le visiteur) les pièces entre elles, peuvent générer de nouveaux sens. « Vannobole » Vannobole est une « Méti-Sable » modelée à partir de plaques de coraux morts, dans un mouvement de discobole. Elle tient dans son dos, non pas un disque mais une vanne en bronze. La vanne étant un plateau végétal utilisé pour trier le riz. En résumé, par l’énergie qu’elle semble vouloir dégager, cette « Méti-Sable » chercherait-elle à redonner vie à cette peau morte de corail ? Lorsqu’elle fait de sa vanne de cuisine, un disque de bronze, ne chercherait-elle pas à s’émanciper de son univers de ménagère dans lequel on semble vouloir la cantonner ? Et si cette « Méti-Sable » nous disait que toute lutte pour une juste cause serait gage de liberté pour la femme qu’elle est ?

Exposition :
Référence : La tribu du boi d'lé Enceinte portuaire du Port 1997 1997
Date de début : 2003-06-10T05:39:40.000000Z


Mots clés :
SCULPTURE - FEMME - OUTIL - LIBERTE - représentation humaine -