LE SACRIFICE

Numéro d'inventaire : 2008.08.04

Auteur : RACAULT Vivien

Date de création : 2008

Domaine : Photographie

Matière technique :

Mesures :

Description : Le sacrifice, photographie numérique de grand format, apparaît dans un premier temps comme une photographie de paysage, rappelant les Tsingy de Madagascar. Les tons bruns et gris dominent cette image. Seuls quelques arbres verts se détachent de cet ensemble assez sombre, tout en clair-obscur, éclairé par une lumière artificielle crépusculaire que Vincent RACAULT a placé au centre de l’image, à l’arrière des roches. Dans cet environnement minéral, on aperçoit dans un second temps, en bas de la photographie, un homme et un enfant s’avançant sur la corniche. Les deux personnages se confondent avec la pierre, tout comme le serpent géant, pourtant placé au centre de l’image, se distingue à peine dans l’ombre de la roche : «certaines zones de mes tableaux sont réellement très sombres et obligent l’oeil à s’attarder pour pouvoir commencer à distinguer ce qui s’y cache. J’attends du spectateur que son regard s’adapte à mes tableaux, comme lorsque, plongé subitement dans l’obscurité, nous devons attendre d’être envahi par elle afin de pouvoir commencer à voir peu à peu.» L’image prend alors un tout autre sens : le paysage avec ses roches acérées, les zones ténébreuses, le serpent, l’équilibre précaire des deux personnages, donne une connotation tragique à l’oeuvre, un sentiment de danger imminent. Le titre de l’oeuvre, Le sacrifice, et la lumière presque surnaturelle, confère à la scène un aspect symbolique, voire religieux. Le serpent, le geste de l’homme vers l’enfant, les ossements sur les rochers, peuvent-ils être interprétés comme une scène biblique? Le serpent comme figure de Satan? Le père conduisant le fils à sa perte comme évocation du sacrifice d’Abraham? La mort plane, omniprésente et menaçante, et l’artiste nous amène à repenser les fondements de l’humanité et nous met face à nos peurs ancestrales.Le sacrifice est traversé de multiples références, mythologiques et bibliques, mais évoque également l’univers des jeux vidéos et des Fantasy, rappelant ces sortes de parcours initiatiques que doivent traverser les personnages. Cette image, résolument narrative, est sans doute celle des photographies de l’artiste qui renvoie le plus à l’univers fantastique, plaçant l’oeuvre dans un espace-temps autre, intriguant et dérangeant, interpellant l’imaginaire du spectateur.Delphine Colin, septembre 2012

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