DAME DES ISLES
Numéro d'inventaire : 1992.50.08
Auteur : DUGAIN Yann
Date de création : 1987
Domaine : Peinture
Matière technique : Huile sur toile
Mesures : Hauteur en cm : 81 Largeur en cm : 65
Description : De ses études à la fin des années 60 à l’école nationale des beaux-arts de Paris Yann Dugain retiendra l’amour de la peinture et le goût de la liberté. Dans un entretien avec la critique d’art Anne Tronche publié en 1983 l’artiste résume en quelques mots le caractère spontané de sa démarche de peintre : « Ce sont des émotions qui me donnent l'énergie d'échapper au désert, de vaincre l'aridité de la pensée lorsqu'elle est obnubilée par le besoin d'innover. L'acte de peindre me permet en fait d'être autre chose qu'un passant aveugle. Il me donne la liberté d'entrer en contact avec le passé et d'imaginer l'avenir. »Il emprunte à l’expressionnisme allemand et au fauvisme français cette déformation nerveuse et colorée des portraits féminins où la réalité figurative est transcendée par de larges touches à la limite de l’abstraction.Rencontré à Paris lorsque Vincent Mengin travaillait dans un atelier de lithographies, Yann Dugain est l’un des tous premiers artistes invités à La Réunion. Il participe aux débuts de cette galerie qui deviendra centre d’art contemporain. Il effectuera quatre résidences à Saint-Pierre qui témoignent de son attachement à La Réunion et des liens d’amitié qu’il a su tisser avec la famille Mengin. Lors de son dernier séjour en 1997 il conçoit pour le palais aux 7 portes un superbe triptyque sur fond noir, portrait tout en couleur de la dame des îles version éclatée et à la limite de l’abstraction. Les deux œuvres acquises par l’Artothèque, une huile sur toile et une lithographie, attestent de sa séduction pour le métissage.Elles et dames des îles ont le regard nostalgique, embrouillé, décontenancé un peu perdu, une identité un brin mélangé entre l’Afrique et l’Asie. Un visage adolescent débordant de couleur, silhouette filiforme de starlette loin des stéréotypes des beautés pulpeuses. Ces dames des îles exaltent une fraîcheur naïve, modeste et adolescente que l’on pourrait rencontrer dans les rues de Pondichéry ou les marchés de Bamako. Elles sont ici figées dans une errance psychédélique au cœur de la nuit réunionnaise.Pourtant Dame des îles, demeure une énigme qui excite notre pensée rationnelle. Deux surfaces picturales pour un même portrait, deux champs sémantiques pour une même figure, le visage est mis sous tension puisque l’artiste le dote d’un autre régime de visibilité, incompatible avec le premier. Cette différence polarise l’attention, elle devient métaphore, rêve inaccessible, comme si nous devions jamais connaître sa véritable apparence au cœur de la plus profonde obscurité bleue. Elle est à la fois la malbaraise de Baudelaire, la vahiné de Gauguin, le reflet éphémère d’une forme sans matière prête à disparaître. Sa chevelure exquise vibre de lumière animant la légèreté du presque rien de sa nudité pudique à notre désir de voir ce trésor déniché dans le frissonnement nocturne. Yves Michel Bernard, mai 2012
Mots clés : figure / figures / représentation humaine / genre iconographique / FEMME / PERSONNAGE / AGE ET SEXE / ETRE HUMAIN - ANATOMIE / SCIENCES PURES / OEIL / PARTIE DE TETE / PARTIE DU CORPS / LE CORPS HUMAIN / ETRE HUMAIN - ANATOMIE / SCIENCES PURES / NUDITE / CORPS DEVETU / LE CORPS HUMAIN / ETRE HUMAIN - ANATOMIE / SCIENCES PURES / BOUCLE D'OREILLE / BIJOU / PARURE / ACCESSOIRE DE COSTUME / HABILLEMENT / SCIENCES SOCIALES /
Auteur : DUGAIN Yann
Date de création : 1987
Domaine : Peinture
Matière technique : Huile sur toile
Mesures : Hauteur en cm : 81 Largeur en cm : 65
Description : De ses études à la fin des années 60 à l’école nationale des beaux-arts de Paris Yann Dugain retiendra l’amour de la peinture et le goût de la liberté. Dans un entretien avec la critique d’art Anne Tronche publié en 1983 l’artiste résume en quelques mots le caractère spontané de sa démarche de peintre : « Ce sont des émotions qui me donnent l'énergie d'échapper au désert, de vaincre l'aridité de la pensée lorsqu'elle est obnubilée par le besoin d'innover. L'acte de peindre me permet en fait d'être autre chose qu'un passant aveugle. Il me donne la liberté d'entrer en contact avec le passé et d'imaginer l'avenir. »Il emprunte à l’expressionnisme allemand et au fauvisme français cette déformation nerveuse et colorée des portraits féminins où la réalité figurative est transcendée par de larges touches à la limite de l’abstraction.Rencontré à Paris lorsque Vincent Mengin travaillait dans un atelier de lithographies, Yann Dugain est l’un des tous premiers artistes invités à La Réunion. Il participe aux débuts de cette galerie qui deviendra centre d’art contemporain. Il effectuera quatre résidences à Saint-Pierre qui témoignent de son attachement à La Réunion et des liens d’amitié qu’il a su tisser avec la famille Mengin. Lors de son dernier séjour en 1997 il conçoit pour le palais aux 7 portes un superbe triptyque sur fond noir, portrait tout en couleur de la dame des îles version éclatée et à la limite de l’abstraction. Les deux œuvres acquises par l’Artothèque, une huile sur toile et une lithographie, attestent de sa séduction pour le métissage.Elles et dames des îles ont le regard nostalgique, embrouillé, décontenancé un peu perdu, une identité un brin mélangé entre l’Afrique et l’Asie. Un visage adolescent débordant de couleur, silhouette filiforme de starlette loin des stéréotypes des beautés pulpeuses. Ces dames des îles exaltent une fraîcheur naïve, modeste et adolescente que l’on pourrait rencontrer dans les rues de Pondichéry ou les marchés de Bamako. Elles sont ici figées dans une errance psychédélique au cœur de la nuit réunionnaise.Pourtant Dame des îles, demeure une énigme qui excite notre pensée rationnelle. Deux surfaces picturales pour un même portrait, deux champs sémantiques pour une même figure, le visage est mis sous tension puisque l’artiste le dote d’un autre régime de visibilité, incompatible avec le premier. Cette différence polarise l’attention, elle devient métaphore, rêve inaccessible, comme si nous devions jamais connaître sa véritable apparence au cœur de la plus profonde obscurité bleue. Elle est à la fois la malbaraise de Baudelaire, la vahiné de Gauguin, le reflet éphémère d’une forme sans matière prête à disparaître. Sa chevelure exquise vibre de lumière animant la légèreté du presque rien de sa nudité pudique à notre désir de voir ce trésor déniché dans le frissonnement nocturne. Yves Michel Bernard, mai 2012
Mots clés : figure / figures / représentation humaine / genre iconographique / FEMME / PERSONNAGE / AGE ET SEXE / ETRE HUMAIN - ANATOMIE / SCIENCES PURES / OEIL / PARTIE DE TETE / PARTIE DU CORPS / LE CORPS HUMAIN / ETRE HUMAIN - ANATOMIE / SCIENCES PURES / NUDITE / CORPS DEVETU / LE CORPS HUMAIN / ETRE HUMAIN - ANATOMIE / SCIENCES PURES / BOUCLE D'OREILLE / BIJOU / PARURE / ACCESSOIRE DE COSTUME / HABILLEMENT / SCIENCES SOCIALES /