BON DIE I

Numéro d'inventaire : 1992.03.01

Auteur : DU VIGNAUX Antoine

Date de création : 1991

Domaine : Peinture

Matière technique : Acrylique, pastel à l'huile, crayon de couleur sur toile

Mesures : Hauteur en cm : 81 Largeur en cm : 81

Description : S’il est un élément caractéristique du paysage réunionnais et de lui seul, c’est sans doute la ponctuation écarlate au bord des routes des «Ti Bondié». Antoine du VIGNAUX a fait de ces oratoires de la foi populaire, le sujet exclusif d’une série de toiles. Exclusif est à prendre au plein sens du mot car de là abonde accumulation d’objets votifs, statues, bougies, bouquets qui dans la réalité encombrent les Ti Bondié, les toiles ne gardent pas trace. Seul l’édicule est figuré et sur certaines des toiles de dimension relativement restreinte le motif occupe toute la surface, coïncidant en quelque sorte avec l’œuvre, de format carré et de taille égale à celle que peuvent avoir certaines de ces constructions en forme de maisonnette.Cependant il ne s’agit pas pour Antoine de VIGNAUX d’un souci de faire vrai ou d’une esthétique du leurre. Tout au contraire. Les «Ti Bondié» se réduisent sur ses toiles au tracé laconique de leurs arêtes notées d’un large et régulier trait rouge.Les «Ti Bondié» n’intéressent pas Antoine du VIGNAUX pour leur pittoresque mais parce qu’ils sont des objets emblématiques de la foi populaire et le lieu d’un comportement culturel commun à presque tous les groupes ethniques ou religieux qui constituent la population à la Réunion. Chaque confession a naturellement des pratiques religieuses particulières, des célébrations séparées de ses croyances propres. Les «Ti Bondié», d’inspiration chrétienne, abritent la statue de la Vierge ou d’un Saint combattant… Les Ti Bondié sont donc par là des lieux de croisement des croyances, de conciliation des pratiques et peut-être ainsi d’apprentissage de la tolérance. C’est pour cela qu’ils intéressent Antoine du VIGNAUX et l’on comprend alors pourquoi il a choisi de n’en figurer que la structure, de n’en noter que la couleur bénéfique, ce rouge qui est pour le chrétien celle de la foi, pour les chinois celle de la prospérité, pour les indiens liée au culte de Brahma, de Durga… et de diviser par le tracé rouge de cette structure sa toile en partitions eurythmiques (…)Jean Arrouye ; «Kritik 97.4», Art contemporain, île de la Réunion.

Mots clés : représentation d'objets / genre iconographique / RELIGION / RELIGION - THEOLOGIE /